De Dongala à Ndinga Mbo : au Congo, plumes acérées et gardiens de la mémoire

De Pointe-Noire à Brazza, depuis des décennies, les Congolais se distinguent pour leur aptitude hors normes pour les lettres, l’histoire et les arts plastiques. Portraits d’intellectuels et d’artistes souvent engagés.

L’écrivain congolais Emmanuel Dongala, dont l’œuvre reflète un souci de justice, s’est exilé aux États-Unis en 1998. © Cyrille Choupas pour JA

L’écrivain congolais Emmanuel Dongala, dont l’œuvre reflète un souci de justice, s’est exilé aux États-Unis en 1998. © Cyrille Choupas pour JA

Publié le 1 septembre 2020 Lecture : 7 minutes.

Denis Sassou Nguesso, le 18 mars 2016,à Brazzaville, lors du meeting de clôture de sa précédente campagne. © MARCO LONGARI/AFP
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Congo : sept mois pour convaincre

Alors qu’il célèbre ses 60 ans d’indépendance, le pays s’apprête à passer un nouveau cap. La crise financière liée à la chute des cours du brut a été un électrochoc et, pour s’en sortir, Brazzaville a amorcé une stratégie visant à restructurer sa dette et à remettre de l’ordre dans sa gestion. A l’approche de la présidentielle de mars 2021, l’État mise sur la relance économique pour solder les comptes et répondre aux urgences sociales.

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Terre d’écrivains, le Congo compte un nombre très au-dessus de la moyenne d’auteurs reconnus : des poètes, tels Tchicaya U Tam’si et Jean-Baptiste Tati Loutard, et des romanciers « multiprimés », parmi lesquels Sony Labou Tansi, Henri Lopes et Alain Mabanckou. Si elle est prolifique, la littérature congolaise est aussi et souvent engagée et très critique envers la société.

Emmanuel Dongala, le libre penseur

En témoigne l’œuvre d’Emmanuel Dongala, qui reflète son souci constant de vérité et de justice. Né d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Dongala a été professeur de chimie à Brazzaville, avant de s’exiler en 1998 aux États-Unis, où il enseigne la littérature francophone.

Sa liberté de pensée lui a valu d’être censuré au Congo. Ce fut le cas de son premier roman, Un Fusil dans la main, un poème dans la poche (1973), dans lequel il se moque des dirigeants congolais et du parti unique.

Dans Photo de groupe au bord du fleuve (2010, prix Virilo 2010 et prix Ahmadou-Kourouma 2011), Dongala met en scène une quinzaine de femmes luttant contre l’injustice faite à leur travail, sous-payé.

Même souci de justice dans La Sonate à Bridgetower (2017, prix Montesquieu 2018), dans lequel il rétablit la véritable histoire de cette sonate écrite non pour Rodolphe Kreustzer, mais pour George Bridgetower, un violoniste prodige né en 1778 d’une mère polonaise et d’un père originaire de La Barbade.

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