Liban – Alain Aoun : « L’enquête internationale sur l’explosion de Beyrouth est nécessaire »

Le député libanais et neveu du président Michel Aoun revient sur la crise de confiance entre la population et sa classe politique, notamment depuis l’explosion, le 4 août, de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth.

Le Libanais Alain Aoun est député de la circonscription de Baabda et membre du Courant patriotique libre (CPL). © Facebook Alain Aoun

Le Libanais Alain Aoun est député de la circonscription de Baabda et membre du Courant patriotique libre (CPL). © Facebook Alain Aoun

Le chercheur en sciences politiques Raphael Gourrada

Publié le 1 septembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Député de la circonscription de Baabda, membre du Courant patriotique libre (CPL) et du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme depuis 2009, Alain Aoun est également le neveu du fondateur du CPL et actuel président du Liban, Michel Aoun. Il est donc l’une des figures de cette classe politique attaquée de toutes parts depuis l’explosion, le 4 août, de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth. Alors que le chef de l’État français Emmanuel Macron se rend à nouveau ce 1er septembre dans la capitale libanaise et qu’il a insisté ces dernières semaines sur la nécessité de réformer le système politique libanais en contrepartie de l’aide internationale, Alain Aoun répond à JA.

Jeune Afrique : Plusieurs semaines après la catastrophe, la proximité de ces 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium avec des zones densément peuplées est toujours aussi difficile à expliquer. Comment une cargaison si dangereuse a-t-elle pu être importée au Liban sans autorisation ?

Alain Aoun : Je crois qu’il s’agit d’une bavure du système libanais dans son ensemble : tant des services du port que des instances sécuritaires et financières. Même si certaines personnalités ont alerté sur la présence de ces marchandises [l’ancien directeur des douanes, Badri Daher, a indiqué avoir envoyé six lettres à la justice, l’informant de la dangerosité de ces marchandises, NDLR], mais ça n’a pas permis de prévenir cette catastrophe. Il y a clairement eu une sous-estimation du danger. Nous savons que ce bateau n’est pas venu pour livrer du nitrate d’ammonium mais d’autres équipements. Il est resté bloqué à Beyrouth puis a été déchargé deux ans après. Il a été saisi au bout de deux ans. C’est tout un imbroglio que l’investigation va décortiquer pour que nous ayons les détails. Pourquoi ce bateau a-t-il été confisqué au Liban, puis déchargé d’une marchandise aussi dangereuse ? Pourquoi cela s’est-il fait dans des conditions aussi risquées, impliquant des produits inflammables ? Quelles sont les conditions qui ont déclenché l’explosion ?

Les premières investigations menées par des journalistes de divers organes de presse semblent pointer une responsabilité générale jusqu’aux plus hauts échelons de la hiérarchie administrative, dont vous faites également partie. Comment répondez-vous à ces accusations ?

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