Anniversaire amer

Un an après la tentative de coup d’État, le pays semble apaisé, même s’il est loin d’être sorti de la crise. Gbagbo, Diarra, Bédié, Ouattara, Soro, Compaoré, la France… Comment les différents protagonistes ont tenté d’éviter le chaos tout en défendant l

Publié le 16 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Jusqu’en juin-juillet encore, l’espoir se dessinait que la Côte d’Ivoire allait enfin sortir de la crise née de la tentative de coup d’État du 19 septembre 2002, malgré les difficultés rencontrées par le gouvernement de réconciliation nationale. Puis apparurent avec les premiers jours d’août des crispations au sommet de l’État que l’affaire « IB » ne devait pas contribuer à atténuer. Le « Premier ministre de consensus » Seydou Elimane Diarra reprochant, sans le nommer, au président Laurent Gbagbo d’être peu enclin à voir les accords de Marcoussis appliqués et de continuer à multiplier les obstacles.
Mais il serait exagéré de dire que le pays et l’ensemble de la classe politique reviennent en arrière. Le chef du gouvernement est toujours là et entend poursuivre sa mission jusqu’au terme du processus ; le gouvernement, également, dont aucun des différents membres ne souhaite véritablement claquer la porte. Le chef de l’État ne tient pas particulièrement à passer pour celui par qui la rupture arrive, même s’il s’illustre parfois dans l’art de faire mine de céder sans rien lâcher. Les extrémistes du camp présidentiel comme de l’ex-rébellion sont relativement marginalisés. D’autant plus que, pour la plupart, ils ne cherchent à se faire entendre que pour exister quelque peu.
Le Burkina, de son côté, assouplit sa position et revient à de meilleurs sentiments à l’égard de son voisin du Sud. La frontière entre les deux pays a été rouverte le 10 septembre. L’apaisement voulu par la grande majorité des Ivoiriens, mais aussi par l’ensemble de la communauté internationale est garanti par la présence vigilante des forces françaises et ouest-africaines.
Mais toute prévision à long terme serait hasardeuse. Une seule certitude demeure : un an après avoir failli sombrer dans le chaos, la Côte d’Ivoire n’a pas encore redémarré. Ni en termes de rayonnement auprès des investisseurs et de ses voisins, ni – plus important peut-être – auprès de ses propres enfants. Il faudra sans doute beaucoup de temps pour tout reconstruire. Et c’est là, d’abord, l’affaire des acteurs de la réconciliation nationale. Qu’ils s’appellent, pour ne citer qu’eux, Gbagbo, Diarra, Bédié, Ouattara ou Soro. n E.F.

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