Tout pour l’emploi

Sous l’impulsion des pouvoirs publics, les jeunes se mobilisent pour l’accès au marché du travail. Et attendent un effort du secteur privé.

Publié le 22 août 2005 Lecture : 3 minutes.

Le gouvernement burkinabè entend répondre concrètement, et sans se défausser, aux besoins fondamentaux des jeunes : les études, mais surtout l’emploi. Mobilisé, le secteur public fournit un dispositif de conseil et d’encadrement, certes encore insuffisant, mais qui rend bien des services.
Pour compléter leurs cours et se documenter, les jeunes utilisent fréquemment Internet. Mais le parc des ordinateurs domestiques est très réduit, et les cybercafés privés « ça revient trop cher », explique Ibrahim, élève en terminale. La municipalité de Ouagadougou a donc mis en place un réseau de centres multimédias, qui vient s’ajouter aux centres de documentation étrangers comme celui de l’Institut de recherche et de développement (IRD) français. Pour 5 000 à 10 000 F CFA (7,50 à 15 euros), d’abonnement annuel, lycéens et étudiants peuvent accéder à Internet, se documenter sur les sujets qui les intéressent, télécharger des informations et même bénéficier d’impressions gratuites. Une solution intéressante, vu que la majorité des lycées publics et des Unités de formation et de recherche (UFR) des facultés ne disposent pas du matériel nécessaire.
Des services semblables existent au sein du campus numérique francophone de Ouagadougou, qui dispose d’une « Infotech » et d’un centre de ressources où les étudiants de troisième année peuvent faire des recherches en ligne, consulter des sites de cours, dont ceux de l’université de Ouagadougou, télécharger des informations, voire créer des sites.
Mais c’est surtout dans le domaine de l’emploi ou de la création d’activités que le secteur public fait un réel effort. Selon leurs besoins, outre l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), les jeunes peuvent se tourner vers le Centre d’information des jeunes sur l’emploi et la formation (Cijef), le Centre d’accueil pour entreprises (CAE) ou encore la Maison de l’entreprise, qui dépend de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat (CCIA).
Pour affronter le marché du travail dans les meilleures conditions, ils apprennent à faire un CV, à se présenter, à écrire une lettre de candidature… Ces structures d’appui et de conseils mettent à leur disposition les offres d’emploi disponibles, notamment via la presse locale, les aident à consulter les sites spécialisés sur Internet ou à rechercher une formation. « Ce qui est le cas notamment de ceux dont le niveau scolaire est très bas et qui abordent le marché du travail avec beaucoup d’appréhension », explique Lamine Traoré, le directeur du Cijef, qui doit souvent jouer les psychologues et les assistants sociaux.
Pour ceux qui veulent créer leur propre entreprise, les besoins sont d’une autre nature. Quel créneau choisir ? Comment monter un dossier, trouver un financement, assurer une gestion saine ? Autant de problèmes que le CAE, le Cijef, ou la Maison de l’entreprise peuvent les aider à résoudre. Généralement, chaque jeune est suivi depuis la conception de son projet jusqu’aux premiers mois de lancement de son activité.
Des étudiants ont, pour leur part, mis sur pied le Club Étudiants-Entrepreneurs du Burkina (CEE-B) « pour insuffler l’esprit d’entreprise », explique Adamou Nikiéma, qui anime une de ses sections.
Si la plupart des jeunes se disent satisfaits des services rendus par ces structures, ils en appellent aussi au secteur privé pour que ce dernier rende le marché de l’emploi plus vivant et accessible. C’est dans cette optique qu’ICB Consulting a organisé en juin dernier un salon de recrutement, Fortandem, qui a réuni entreprises, étudiants et écoles supérieures du pays, de la sous-région, de la France et des États-Unis. Il faut souhaiter que ce type d’initiatives se renouvelle et se pérennise.

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