Monaco à l’heure africaine

Publié le 22 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Alors qu’Africa Remix, la plus grande manifestation jamais consacrée en France aux plasticiens africains contemporains (voir J.A.I. n° 2315), fermait ses portes à Paris le 8 août, Monaco avait pris le relais le 15 juillet avec Arts of Africa. Jusqu’au 4 septembre, la principauté propose un vaste panorama de trente siècles de création africaine, des vases funéraires nubiens du néolithique jusqu’aux maquettes de villes futuristes du Congolais Bodys Isek Kingelez.

Parmi les deux cent cinquante oeuvres anciennes présentées, un grand nombre évoquent les diverses cultures qui se sont épanouies sur le territoire du Nigeria actuel : terres cuites de la civilisation nok (du Ve siècle avant J.-C. au Ve siècle après J.-C.), bronzes igbos (entre le Ier et le Xe siècle), terres cuites et bronzes du royaume d’Ifé (XIIe-XVe siècles) ou encore effigies (rois, reines, léopards, coqs…) témoignant du faste de l’ancien Bénin (XVe-XVIIIe siècles).
Des tableaux et des sculptures de l’avant-garde occidentale (Picasso, Derain, Léger…), qui, comme on le sait, s’est largement inspirée de « l’art nègre », servent de transition avec la partie contemporaine de l’exposition. Tandis qu’Africa Remix privilégiait la nouvelle génération, souvent établie en Occident, et donc ouverte à tous les vents de la mondialisation, les trente plasticiens présentés au Grimaldi Forum vivent et travaillent pour la plupart en Afrique subsaharienne. Qu’il s’agisse des Congolais Moke et Chéri Samba, de l’Ivoirien Frédéric Bruly Bouabré, des Béninois Calixte Dakpogan, Cyprien Tokoudagba et Romuald Hazoumé ou encore du Camerounais Pascale-Marthine Tayou, ils sont, selon André Magnin, commissaire de l’exposition, « les plus significatifs de ce qui se fait sur le continent ».
Si le choix d’artistes « typiquement africains » – au regard des critères occidentaux ? – peut être critiqué, les peintres, sculpteurs et photographes exposés perpétuent un art populaire qui s’inscrit dans la tradition africaine et ont le mérite de se faire l’écho des joies et des peines de leurs concitoyens.

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Au moment où l’exposition s’ouvrait, le Rocher accueillait un festival de musique réunissant quelques grosses pointures de la scène africaine (Mory Kanté, Rokia Traoré, Manu Dibango, Tiken Jah Fakoly…). La principauté s’active pour faire découvrir aux Monégasques les richesses culturelles du continent d’origine du fils d’Albert II, pourront jaser les esprits malins…

Arts of Africa, au Grimaldi Forum, avenue Princesse-Grace, Monaco, jusqu’au 4 septembre.

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