Mali : Afel Bocoum chante l’espoir malgré le chaos

Fils spirituel d’Ali Farka Touré, le chanteur et guitariste malien livre après un long silence un nouvel album, « Lindé », qui appelle à la paix, à la solidarité et à l’unité.

Le musicien malien Afel Bocoum, guitariste et chanteur, est né à Niafunké en 1955. © Christien Jaspars

Le musicien malien Afel Bocoum, guitariste et chanteur, est né à Niafunké en 1955. © Christien Jaspars

leo_pajon

Publié le 3 septembre 2020 Lecture : 3 minutes.

Caler un entretien n’a pas été facile. Installé à Bamako depuis deux bonnes années, loin de sa ville natale de Niafunké, à 250 km au sud-ouest de Tombouctou, sur la rive du fleuve Niger, Afel Bocoum vit en exil. Prévoir une rencontre à Paris avec lui était évidemment impossible, aucune tournée européenne de l’artiste n’est d’ailleurs pour l’instant programmée, comme c’est généralement le cas après la sortie d’un album de musique world. Mais se rendre au bureau de son manager pour faire un entretien vidéo à quelques heures du coup d’État n’a pas non plus été envisageable compte tenu de la situation sécuritaire dans la capitale malienne. C’est finalement en utilisant un bon vieux téléphone que l’artiste a pu se livrer.

On vit avec un sentiment de peur perpétuel

« Tout va bien, même si on vit avec un sentiment de peur perpétuel », lâche-t-il au bout de quelques minutes. Le décalage entre le projet de Lindé (son quatrième album en une trentaine d’années), sorti le 4 septembre, et la situation chaotique du pays est saisissant. Enregistré en trois semaines à Bamako, le disque optimiste et joyeux exhorte les Maliens à se rapprocher et à débattre, malgré le jihad et les guerres tribales. « Nous devons nous rencontrer, nous parler, soutient Afel Bocoum. Tout le monde aime la musique, c’est tout ce qu’il nous reste, et c’est un terrain sur lequel on peut tous se comprendre. »

Bien s’informer, mieux décider

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