La nébuleuse des milices
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En plus des Forces de défense et de sécurité (Fanci, gendarmerie et police), le pouvoir ivoirien dispose de milices appelées « Forces patriotiques ». Certaines sont armées, d’autres pas. La branche politique des Forces patriotiques est dirigée par Charles Blé Goudé. Objectif : la propagande, l’agitation de rue, et la lutte contre l’opposition et la presse proche de celle-ci. Régulièrement, plusieurs journaux privés sont empêchés de paraître en zone gouvernementale.
À Abidjan, la branche militaire des Forces patriotiques est commandée par Eugène Djué. Par ailleurs, deux sociétés de gardiennage viennent d’être rachetées par des proches de la présidence. Au mieux, ce sont de futurs points de chute pour les miliciens désarmés qu’il faudra recaser. Au pire, ce sont deux nouvelles unités de répression fortes de quatre mille hommes. Dans l’Ouest, les milices sont sous les ordres de plusieurs chefs quasi autonomes comme le « pasteur » Gammi et le « général » Maho, commandant du FLGO (Front de libération du Grand-Ouest). Ce sont de véritables forces paramilitaires. Selon l’ONG américaine Human Rights Watch, elles recrutent « des centaines de combattants du Liberia récemment démobilisés, dont de nombreux enfants de moins de 18 ans ». L’État ivoirien dément.
En vertu de l’accord de Pretoria du 6 avril dernier, toutes ces milices doivent être désarmées et démantelées. Mais leurs membres ne bénéficieront pas tous du programme DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion). En clair, certains recevront 500 000 F CFA pour se réinsérer dans la vie civile, d’autres rien. Des problèmes en perspective…
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