François Omam-Biyick

Ex-gloire africaine du ballon rond, l’avant-centre de l’équipe mythique du Cameroun des années 1990 nourrit l’ambition de créer un centre de formation à Mexico, où il évolua entre 1994 et 1997.

Publié le 22 août 2005 Lecture : 3 minutes.

Le Camerounais François Omam-Biyick gagne sa place au panthéon des footballeurs le 8 juin 1990, à la 66e minute du match d’ouverture de la Coupe du monde Argentine-Cameroun. Ce jour-là, au stade Guiseppe Meazza à Milan, devant 74 000 spectateurs et un parterre de chefs d’État, dont le président Paul Biya, Omam-Biyick s’élève très haut pour, de la tête, réceptionner un service de Cyril Makanaky et dévier le ballon sous le ventre du gardien argentin, Nery Alberto Pumpido. Il marque LE but historique qui sanctionne le succès des Lions indomptables (réduits à dix), le premier obtenu en phase finale de Coupe du monde.

Le but d’Omam-Biyick annonce une formidable campagne d’Italie pour les Lions : ils s’imposent face à la Roumanie (2-1), franchissent le premier tour, puis le second en éliminant la Colombie (2-1) avant de faire trembler, en quart de finale, l’Angleterre (2-3). Les médias sont conquis, qui encensent l’équipe camerounaise et dressent une statue à Roger Milla, un semi-retraité redevenu star et buteur sur les pelouses de Bari et de Naples. Les connaisseurs, à l’exemple du coach argentin, Cesar Luis Menotti, rendent hommage à une formation qui fait « souffler un vent d’allégresse sur le Mondiale » et insistent sur l’inestimable contribution de son avant-centre François Omam-Biyick.
De retour au Cameroun (il avait débuté à Pouma avant de rejoindre le Canon de Yaoundé), François est fait officier de l’ordre de Valeur. En 1994, aux États-Unis, puis en 1998, en France, il retrouve la Coupe du monde et son poste d’attaquant numéro un des Lions. Il est l’un des rares à se montrer à son avantage et à justifier son statut. Son parcours de footballeur professionnel commence au Stade lavallois, qu’il a rejoint en juin 1987. Il ne met pas longtemps à figurer parmi les meilleurs buteurs du championnat de France. À la veille du Mondiale 90, il répond favorablement à l’offre du Stade rennais. Mais le club ne peut éviter la descente en division II.

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Omam-Biyick s’adresse à l’agent de joueurs Pape Diouf, qui convainc Bernard Tapie de le prendre pour une saison à l’Olympique de Marseille. Au Stade-Vélodrome, le Camerounais déchante vite. Il fait banquette et finit par accepter, en septembre 1992, d’être prêté au Racing Club de Lens. Le voilà sous le maillot sang et or pendant deux ans. La World Cup 1994 qu’il dispute à Los Angeles et à San Francisco lui permet d’attirer l’attention de recruteurs mexicains. Il est engagé, en septembre 1994, par l’America Mexico. Et y sera suivi quelques mois plus tard par le Zambien Kalusha Bwalya et par son compatriote Jean-Claude Pagal. Dès sa première saison, il engrange 33 buts et conquiert le public. En 1997, il quitte l’America pour le Yucatan Merida, où il boucle son aventure mexicaine. De retour en Europe, il tente une courte expérience à la Sampdoria de Gênes avant de rejoindre la Berrichone de Châteauroux, qui sera son dernier club professionnel.

Il a 33 ans quand, « saturé de voyages, de ballon et de blessures », il raccroche en 1999 et décide de s’installer avec son épouse Patricia et ses trois enfants dans le Berry. Deux années plus tard, il passe un diplôme d’entraîneur, et prend en charge l’Entente Grandchamps de Touvent, une formation de promotion d’honneur. Pas pour longtemps. Omam-Biyick rêve d’un grand club, et le Mexique l’attire toujours. Le 9 janvier 2005, quelque 15 000 supporteurs des Aigles de l’America Mexico l’accueillent et l’applaudissent dans le magnifique Estadio Azteca. Son ancienne équipe lui offre un jubilé royal. Le onze de 1994 de l’America est opposé à une sélection des amis du Camerounais.
Les gloires locales (Jorge Campos, Alberto Garcia Aspe, Carlos Hermlosillo, Ricardo Pelaez, Luis Hernandez, Raul Rodrigo Lara…) remettent les crampons. Le Gabonais Pierre Aubame et les Lions André Kana Biyick, Jacques Songo’o, Makanaky et Pagal sont également présents. « Biyick », comme l’appellent ses fans, inscrit trois buts avant de céder sa place à son fils aîné. En quittant la pelouse de l’Azteca, il revêt un tee-shirt portant l’inscription « Gracias Mexico ! ». Son ancien coéquipier Hernandez lui propose d’entraîner une équipe locale de troisième division. Mais François est plutôt intéressé par la création d’un centre de formation au Mexique. À Mexico de préférence.

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