Mali : dans l’ombre du procès d’Al Hassan à la CPI, des crimes restés impunis
Le procès d’Al Hassan, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, reprend le 8 septembre devant les juges de La Haye. Mais d’autres responsables présumés d’exactions n’ont toujours pas été inquiétés par la justice.
Tombouctou, début avril 2012. Les groupes armés Ansar Dine et AQMI occupent la « perle du désert » dans le nord du Mali. Le jour même de leur arrivée, le Malien Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud – dit « Al Hassan » – est aperçu dans les locaux de la banque qui deviendra rapidement le siège de la police islamique.
Al Hassan est accusé d’avoir été le commissaire de celle-ci jusqu’au départ des groupes armés de la ville, en janvier 2013. Une position qui faisait de lui « l’âme pensante et agissante » de cette police, selon la procureure de la Cour, Fatou Bensouda. Mais de nombreuses voix s’élèvent pour remettre en cause cette version, et s’inquiéter du fait que le procès d’Al Hassan est celui d’un exécutant, tandis que les plus hauts responsables n’ont pas répondu de leurs crimes présumés.
Ce mardi 8 septembre, le procès du Malien pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité reprend devant les juges de la CPI. La Cour le soupçonne d’avoir travaillé main dans la main avec le tribunal islamique de Tombouctou, d’en avoir exécuté les « jugements ». Il lui est notamment reproché d’avoir joué un rôle dans la destruction des mausolées des saints musulmans et d’avoir participé à la politique de mariages forcés, synonymes de viol et d’esclavage sexuel pour les femmes de la ville.
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