Hippolyte Fofack : « Un régime de change basé sur l’euro n’apportera pas l’industrialisation et la prospérité »

Pour l’économiste en chef d’Afreximbank, l’intégration monétaire et économique est la voie d’urgence à emprunter si l’Afrique veut sortir par le haut de la crise.

Hippolyte Fofack, économiste en chef d’Afreximbank. © Afreximbank/2020.

Hippolyte Fofack, économiste en chef d’Afreximbank. © Afreximbank/2020.

QUENTIN-VELLUET_2024

Publié le 8 septembre 2020 Lecture : 11 minutes.

Depuis son bureau du Caire, le docteur Hippolyte Fofack oscille entre révolte et espoir face à ce qu’il surnomme « la brume d’une période difficile et stimulante » en référence à la pandémie qui, en plus d’avoir fait plus de 31 000 victimes en Afrique à ce jour, met les économies du continent à rude épreuve.

L’économiste en chef de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) aime à rappeler qu’entre l’explosion de la bulle internet, la crise des subprimes, celle de la dette de l’euro et l’actuelle pandémie, ces vingt dernières années la croissance africaine a été minée par des chocs exogènes. « Ils n’ont jamais été créés par des politiques mises en œuvre par des pays africains », martèle-t-il.

Pourtant l’Afrique en paye toujours de lourdes conséquences. Cette fois-ci, le Covid-19 devrait lui faire connaître sa première récession depuis vingt-cinq ans. Celui qui a accepté pour Jeune Afrique d’esquisser les répercussions de la pandémie sur les grands travaux d’intégration en cours sur le continent (Zleca, eco, dette) garde cependant confiance en la résilience des économies africaines qui, malgré l’instabilité macroéconomique, ont, selon lui, parcouru un chemin remarquable.

Jeune Afrique : Quels sont les premiers enseignements du dispositif de financement de 3 milliards de dollars lancé en mars par Afreximbank pour répondre à l’impact du Covid-19 ?

Hippolyte Fofack : La Facilité d’atténuation de l’impact des pandémies et des échanges commerciaux (Patimfa) est la réponse de la banque à la crise du Covid-19. Elle s’appuie sur ce que nous avons réalisé au fil des ans à chaque fois qu’une crise majeure s’est produite. Nous prenons le relais des banques, qui ont tendance à s’abstenir de prêter aux entreprises. Le but étant de réduire le risque que la crise passe de l’économie réelle au secteur financier.

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