Rémy Rioux : « Ne laissons pas tomber le secteur privé africain »

Le rôle des banques de développement en période de crise est crucial et Rémy Rioux, le patron de l’AFD, appelle à ne pas oublier le soutien aux PME pour sauvegarder le tissu entrepreneurial africain.

Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement. © Alexandre Salle de Chou/AFD.

Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement. © Alexandre Salle de Chou/AFD.

ESTELLE-MAUSSION_2024

Publié le 7 septembre 2020 Lecture : 7 minutes.

Porter un discours « disruptif » mais « le plus honnête possible » sur l’Afrique. Telle est la mission – en plus du financement de 500 projets par an sur le continent – de l’Agence française de développement (AFD) et de son patron depuis 2016, Rémy Rioux.

Créée en 1941 et implantée à Dakar dès l’année suivante, l’AFD a, en 2019, approuvé 14 milliards d’euros de financement dans plus de cent pays, dont la moitié en Afrique, où elle dispose de 30 agences dans 49 pays. Autant dire que le continent – et en particulier le Sahel – constitue une priorité pour ce bras armé de la France en matière d’aide au développement, qui concentre ses financements sur des secteurs à fort impact social : l’énergie, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’agriculture, notamment.

Cette action s’accompagne de publications régulières. La dernière en date est un atlas ( Atlas de l’Afrique – AFD. Pour un autre regard sur le continent, publié le 26 août chez Armand Colin), regroupant une centaine de cartes inédites pour évaluer et présenter les progrès du continent en matière de développement. Il s’agit de « rendre justice à l’Afrique » – en rappelant que le continent pèse déjà autant en termes de population et de produit intérieur brut (PIB) que l’Inde – tout en « rappelant sa diversité » mais aussi « sa capacité à innover ».

Le résultat met en avant, malgré le contexte difficile, «l’impressionnant chemin parcouru par le continent », souligne Rémy Rioux, également président du Club international de la finance du développement (IDFC).

Jeune Afrique : Quels enseignements sont à tirer de la période actuelle de crise, sanitaire et économique, provoquée par la pandémie de coronavirus ?

Rémy Rioux : J’en vois deux principaux. D’une part, l’intégration africaine ou plutôt les intégrations africaines progressent indéniablement. La rapidité et la cohérence de la réponse africaine à cette crise sanitaire l’ont, pour le moment, bien montré. D’autre part, contrairement à l’idée répandue de systèmes de santé défaillants, nous avons vu des organisations – pourtant peu dotées en personnel de santé – fonctionner et réussir à mobiliser d’autres acteurs sociaux ou même la médecine traditionnelle dans la lutte contre le coronavirus.

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L’épidémie est loin d’être finie mais j’ai été très intéressé par notre incompréhension de l’évolution de la Covid-19 en Afrique et notre trouble face à une réalité africaine qui n’entrait pas dans des cases préétablies. C’est exactement l’esprit de notre atlas qui vise, à la suite du discours de Ouagadougou du président Macron en 2017, à changer les regards.

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