Reprise de la culture du blé

Indispensable pour l’autosuffisance alimentaire, il réapparaît depuis deux ans dans le Nord.

Publié le 15 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Abandonnée il y a un peu plus d’une douzaine d’années « pour des raisons conjoncturelles », selon Salif Diallo, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, la culture du blé refait progressivement son apparition au Burkina. En 2004 et 2005, des tests ont été conduits dans le nord-ouest du pays. Grâce à l’appui technique et financier du Maroc et à l’encadrement de l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS), 350 ha puis 500 ha ont été semés dans cette région lors des deux dernières campagnes céréalières : 1 000 et 1 500 tonnes de blé ont successivement été récoltées, et un peu plus de 1 000 emplois créés.
Suffisamment probants aux yeux du gouvernement, ces résultats l’ont incité à passer à la vitesse supérieure, le 16 mars dernier. À Nianssan, dans la province de Di, le Premier ministre Ernest Paramanga Yonli a procédé au lancement de l’aménagement de 2 000 ha supplémentaires pour la campagne 2006-2007. Coût de l’opération, financée par l’État : 1,5 milliard de F CFA. Il s’agit de la première phase d’un vaste programme qui prévoit l’aménagement et l’exploitation de 7 000 ha à l’horizon 2010, confie Salif Diallo. « Notre objectif est d’atteindre un niveau de production à même de couvrir l’ensemble de nos besoins de consommation et même de dégager un surplus pour l’exportation », poursuit ce dernier. Le Burkina, qui importe chaque année 35 000 à 40 000 tonnes de blé, espère ainsi économiser entre 10 milliards et 15 milliards de F CFA. « Le prix du kilo de blé brut burkinabè fixé cette année est de 198 F CFA, contre 250 F CFA pour le blé importé », explique le ministre de l’Agriculture, qui souligne au passage qu’un prix d’achat plancher de la céréale sera fixé chaque année entre les professionnels de la filière pour inciter les paysans à intensifier leur production.
La reprise de la culture du blé dans la vallée du Sourou est une aubaine pour la Société nouvelle-Grands Moulins du Burkina (SN-GMB), placée en redressement judiciaire en janvier 2003. Récemment reprise par la société Nesko, en partenariat avec les Grands Moulins de Strasbourg (GMS) et l’entreprise MAES, elle devrait redémarrer son activité lors de la prochaine récolte.

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