Golfe – Faisal Abualhassan : « Le recours à des esclaves africains a été sciemment oublié »
Chercheur en histoire afro-arabe à l’université Johns Hopkins, aux États-Unis, Faisal Abualhassan analyse pour Jeune Afrique les origines du racisme anti-noir dans les pays du Golfe.
Loin du mythe d’une « pureté » arabe et bédouine, la péninsule arabique n’est pas homogène sur le plan ethnique. La région compte ainsi une importante population noire, issue souvent de descendants d’esclaves africains, mais pas seulement.
À l’heure où l’Occident débat du racisme structurel à l’encontre des Noirs, Faisal Abualhassan, doctorant saoudien en histoire afro-arabe à l’Université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis), nous éclaire sur la situation particulière de ces communautés noires d’Orient, leur intégration dans la société, les rapports qu’entretiennent les pays du Golfe avec le racisme anti-noir et leur histoire avec l’esclavage.
Jeune Afrique : De quand date l’esclavage dans le Golfe ?
Faisal Abualhassan : Il semble qu’il y ait eu un pic du commerce d’esclaves dans la région au IXe siècle. Il est donc largement antérieur à la formation des États contemporains du Golfe. Cependant, entre le milieu et la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, il y a eu une forte résurgence du commerce entre l’Afrique et le Golfe. Mais avec la Grande Dépression, le succès des perles artificielles au Japon et celui des dattiers importés en Californie, de nombreux propriétaires d’esclaves ont été réduits au même niveau économique que les esclaves eux-mêmes.
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