Placements avec intérêts

Présents dans 259 sociétés, les investisseurs d’outre-Rhin se disent globalement satisfaits des résultats enregistrés en 2005.

Publié le 15 mai 2006 Lecture : 3 minutes.

« La satisfaction des sociétés implantées en Tunisie montre aux autres investisseurs que cela vaut la peine de s’engager dans ce pays », lance Dagmar Spantzel aux quelques centaines d’hommes d’affaires tunisiens et allemands présents à l’ouverture de la 27e assemblée générale de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (CTAIC), le 3 mai, à l’hôtel Golden Tulip, à Gammarth, au nord de Tunis, en présence de Ridha Ben Mosbah, secrétaire d’État tunisien à l’Industrie, et de Peter Schmidt, ambassadeur ?d’Allemagne en Tunisie.
Lors de la présentation des premiers résultats de l’enquête annuelle sur la situation et les perspectives des entreprises exportatrices allemandes et à participation allemande en Tunisie, la directrice générale de la CTAIC a indiqué que 60 % des entreprises sondées affirment avoir enregistré de bons résultats en 2005. Dans le textile-habillement, où la crise se fait le plus durement sentir, à cause notamment de la concurrence chinoise après le démantèlement des accords multifibres (AMF), le 1er janvier 2005, le taux de satisfaction atteint 59 %, contre de 50 % en 2004. Dans le secteur électronique et électroménager, le niveau de satisfaction est passé de 57 % à 66 %. Cette évolution positive apparaît également à travers le chiffre d’affaires à l’exportation, qui a augmenté pour 48 % des entreprises interrogées, contre 44 % en 2004. Autre signe de bonne santé : 43 % des entreprises sondées ont recruté du personnel supplémentaire, contre 40 % en 2004. Selon Dagmar Spantzel, l’année 2006 se présente, elle aussi, sous de bons auspices, surtout pour les 43 % des entreprises qui prévoient une augmentation de leurs recettes d’exportation. Seule ombre au tableau : un chef d’entreprise sur cinq affirme vouloir augmenter ses effectifs durant l’année en cours.
L’Allemagne est le troisième partenaire économique de la Tunisie, derrière la France et l’Italie. Elle a des participations dans 259 entreprises opérant dans le pays, dont 158 dans l’industrie, principalement le textile-habillement (94), l’électrique et l’électronique (32), le cuir et les chaussures (15), la mécanique et la métallurgie (9). La plupart de ces entreprises sont des PME, 60 % d’entre elles emploient entre 100 et 300 personnes, 25 % comptent moins de 100 salariés et quelque 15 % ont un effectif compris entre 300 et 500 personnes (ou plus). Au total, ces entreprises emploient quelque 32 000 salariés. La plus ancienne d’entre elles, Mentor, a célébré, en 2005, le 25e anniversaire de son implantation au sud de la Méditerranée.
Selon les entrepreneurs allemands, les avantages comparatifs du site Tunisie sont, par ordre d’importance, la stabilité sociopolitique, les avantages fiscaux accordés aux entreprises exportatrices, la proximité géographique de l’Europe et l’évolution avantageuse du taux de change du dinar face à l’euro. Le site Tunisie présente aussi quelques désavantages, qui sont, selon les mêmes entrepreneurs, la rigidité de la réglementation et des procédures administratives, la faible productivité de la main-d’uvre, le déficit en personnel qualifié, le coût élevé du transport, une législation du travail plutôt rigide et des difficultés en matière de télécommunication. Pour rendre la Tunisie plus attractive, il convient donc de diminuer les coûts du transport, de baisser les cotisations sociales et d’assurer une plus grande productivité du travail, grâce notamment à une meilleure législation, qui laisse une marge de manuvre à l’employeur en cas d’absentéisme, et la possibilité d’adopter un système de rémunération en fonction de la productivité.
Les interventions des membres de la CTAIC ont traité de tous ces problèmes, mais aussi de la « vente sur le marché local » et du programme de « mise à niveau industriel ». Dans le domaine du tourisme, ce programme se traduit par un effort de diversification du produit pour évoluer d’un tourisme essentiellement balnéaire à un tourisme à valeur ajoutée (culturel, écologique, de croisière, de congrès…), susceptible de drainer davantage de visiteurs aux besoins spécifiques, notamment allemands.
Pour contribuer à cet effort, la CTAIC prévoit d’organiser, au début de décembre prochain, à Tunis, une conférence tuniso-allemande sur le tourisme, afin de permettre aux tour-opérateurs des deux pays d’étudier les nouveaux comportements des touristes allemands et leurs attentes vis-à-vis de la destination Tunisie. La Chambre envisage également, au cours du premier trimestre 2007, en collaboration avec les autorités tunisiennes, le lancement d’une campagne de promotion du tourisme tunisien en Allemagne. Sachant que le nombre de touristes allemands en Tunisie a culminé, en 2001, à plus de 1 million, avant de tomber à moins de 500 000 au lendemain de l’attentat contre la synagogue de la Ghriba, le 11 avril 2002, qui a causé la mort d’une quinzaine de touristes allemands.

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