Numéro un pour de bon
La filière multiplie les efforts pour garder la première place africaine, acquise l’année dernière.
Depuis que le Faso est devenu l’an dernier le premier producteur de coton africain avec une récolte de 634 000 tonnes de coton-graine, la filière est citée en exemple dans tout le pays. D’autant qu’elle devrait confirmer cette belle performance cette année. « Nous prévoyons une récolte de 711 000 t », estime Wilfried Yaméogo, secrétaire permanent du bureau chargé du suivi de la filière coton au ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat.
« Ces chiffres devraient permettre au Burkina de devenir le cinquième exportateur mondial », avance, de son côté, Célestin Tiendrébéogo, le directeur général de la Société des fibres textiles (Sofitex).
« La production a été multipliée par cinq en dix ans », confirme Pierre Berger, le chef de la mission économique française au Burkina. Une réussite qui tient en grande partie à la libéralisation de la filière intervenue en 2004. Elle est aujourd’hui animée par trois sociétés privées, la Sofitex, la Socoma et Faso Coton, qui organisent l’approvisionnement des planteurs en intrants et leur assurent l’achat intégral de leur récolte à un prix minimum garanti.
Grâce à ce dispositif, le Burkina tire désormais l’essentiel de sa richesse des exportations de l’« or blanc ». Bon an mal an, il représente près de 60 % des rentrées de devises du pays. Une force mais aussi une faiblesse, à l’heure où la vente de la production en dollars pénalise le pays, alors que l’achat des intrants se fait en euros. Les subventions américaines et européennes pèsent, elles, sur les marchés mondiaux. Le Burkina, membre du sous-comité du coton – dont font également partie le Bénin, le Tchad et le Mali – au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a été partiellement entendu sur ce sujet lors du sommet de Hong Kong, en décembre dernier. Washington a accepté de supprimer ses aides à l’exportation à partir de cette année. Restent les soutiens internes à la production.
Le décollage des cours, actuellement bloqués à 58 cents le kg, contre 70 lors des périodes les plus fastes, ne serait pas un luxe. Les défis à relever sont nombreux. Peu mécanisé, le travail reste pénible et la productivité des parcelles peu élevée : 1,1 t à l’hectare en moyenne. Des études sont en cours pour envisager l’exploitation de coton transgénique (voir encadré), qui permettrait de multiplier par trois les rendements. En attendant une telle éventualité, la filière compte sur le soutien des bailleurs. Qui ont reçu le message, apparemment : après le renouvellement d’une convention portant sur le prêt de 38 millions d’euros à la Sofitex par sept banques internationales en octobre dernier, la France a accordé, le 6 avril, une subvention de 11 millions d’euros au secteur cotonnier burkinabè.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?