L’Afrique à New York

Publié le 15 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Friands de cinéma indépendant, les New-Yorkais raffolent depuis treize ans du Festival du film africain organisé dans leur ville*. C’est la Sierra-Léonaise Mahen Bonetti, directrice exécutive du festival, et l’Américain Richard Peña, directeur des programmes de la Film Society au Lincoln Center et professeur de cinéma à l’université de Columbia, qui sont à l’origine de cette aventure. « La première édition avait été un gros succès public et médiatique, explique ce dernier. Depuis, nous avons conservé la même formule : une sélection de films récents, des classiques et une rétrospective. »
Le 20 avril, le festival s’est ouvert dans le cadre du mythique Apollo Theater, au cur de Harlem, avec la première américaine de U-Carmen eKhayelitsha, de Mark Dornford May. Cette transposition de la Carmen de Bizet dans un township sud-africain a valu à son auteur l’Ours d’or du festival de Berlin en 2005.
Le thème principal de la présente édition est « l’Afrique en transition – aujourd’hui ! » « De l’Égypte à l’Afrique du Sud, des réalisateurs confirmés se servent du cinéma pour évoquer ce qui change aujourd’hui sur le continent. Parallèlement, les nouvelles technologies permettent l’émergence de jeunes : cette année, presque la moitié des réalisateurs ont moins de 35 ans », commente Mahen Bonetti. Pour Richard Peña, cette nouvelle génération « n’est plus forcément liée au cinéma d’auteur africain traditionnel, mais est davantage influencée par le documentaire ?et le clip ».
Parmi les autres temps forts de la manifestation new-yorkaise : une sélection de films maghrébins (une nouveauté) et une rétrospective des films du Camerounais Jean-Pierre Bekolo.
Si le Festival s’est donné pour mission de promouvoir la culture et le cinéma africains auprès d’un large public, il vise aussi à améliorer la distribution des films africains en Amérique. « Le cinéma africain est largement subventionné par les Européens, mais son marché le plus naturel, c’est les États-Unis, analyse Peña. Le marché africain est difficile, le marché européen limité, alors que les États-Unis comptent plus de 40 millions de personnes d’origine africaine ! J’ai bon espoir que ce pays contribue au développement du cinéma africain. »

* African Film Festival, New York, 20 avril-29 mai 2006

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