Centrafrique : « La Cour constitutionnelle aurait dû accepter de repousser les élections »

Jean-Symphorien Mapenzi, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, bras droit de Faustin-Archange Touadéra au Parlement, redoute que le premier tour de l’élection présidentielle ne puisse se tenir comme convenu en décembre et que cela créé un vide juridique. Interview.

L’Assemblé nationale centrafricaine, à Bangui, en octobre 2017. © ALEXIS HUGUET / AFP

L’Assemblé nationale centrafricaine, à Bangui, en octobre 2017. © ALEXIS HUGUET / AFP

Publié le 9 septembre 2020 Lecture : 5 minutes.

L’opposition et la majorité présidentielle tergiversent : est-il encore possible de tenir le scrutin à la date prévue ? À l’approche de l’élection présidentielle – dont le premier tour est prévu le 27 décembre 2020, en même temps que celui des législatives – l’insécurité grandissante et le retard pris dans le calendrier établi par l’Autorité nationale des élections (ANE) inquiètent l’Assemblée nationale.

Celle-ci a donc convoqué cette semaine une session extraordinaire pour « rappeler à l’ordre » le gouvernement et tenter de mettre la pression sur les groupes armés, accusés d’entraver le travail de l’ANE.

Jean-Symphorien Mapenzi, premier vice-président de l’Assemblée nationale, rappelle qu’en avril, l’Assemblée nationale avait voté un projet de modification de la Constitution visant à prolonger le mandat du président et des députés en cas d’impossibilité d’organiser les élections. Ce texte avait finalement été rejeté par la Cour constitutionnelle. Une erreur, selon le bras droit au Parlement du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, candidat à sa succession. Car désormais, insiste Jean-Symphorien Mapenzi, il faut aller à l’élection le 27 décembre « vaille que vaille » afin d’éviter tout vide juridique.

Jeune Afrique : La dégradation de la situation sécuritaire vous fait-elle craindre un éventuel report des élections prévues en décembre ? 

Jean-Symphorien Mapenzi : Cela nous a toujours préoccupé, et notre inquiétude va grandissante en raison des positions des groupes armés. Nos collègues de l’opposition ont d’ailleurs demandé une session parlementaire extraordinaire afin d’en débattre.

Lors de la dernière réunion du comité stratégique d’appui au processus électoral [qui s’est tenue à la primature le 28 août], l’ANE a promis que les élections se tiendront dans le délai imparti.

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L’opposition argue cependant du retard pris dans le chronogramme et demande une concertation. C’est, à mon sens, aller vite en besogne. Il faut attendre l’avis de l’ANE. Si elle nous dit qu’il est impossible d’organiser les scrutins le 27 décembre, alors il faudra organiser une concertation.

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