Un fauteuil pour six

Publié le 15 mars 2004 Lecture : 3 minutes.

Abdelaziz Bouteflika
Né le 2 mars 1937 à Oujda (la biographie officielle mentionne Tlemcen) où sa famille se
serait établie pendant la période coloniale, l’actuel président a commandé en 1960 le
« Front du Mali », dans le Sahara. Dès l’indépendance, il devient député à l’Assemblée constituante puis, à 25 ans, ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme au sein du premier gouvernement. En 1963, il est chef de la diplomatie. Il prend part au coup d’État mené par le colonel Houari Boumedienne contre Ahmed Ben Bella en 1965. Il sera un
de ses proches collaborateurs jusqu’à sa mort, en 1978. Principale victime de la « déboumediennisation », il connaîtra l’exil et ce qu’il a qualifié de « traversée du désert » jusqu’en 1987. Il accède au comité central du Front de libération nationale (FLN) lors du congrès de 1989. En 1994, il décline l’offre faite dans le cadre de la transition d’occuper la présidence, finalement confiée à Liamine Zéroual. Le 15 avril 1999, il est élu président au cours d’un scrutin marqué par le retrait in extremis des six autres candidats.

Abdallah Djaballah
Né le 2 mai 1956 à Skikda, dans le Constantinois, Djaballah milite très tôt à partir des mosquées qu’il fréquente avec assiduité. En 1989, il crée son parti, Ennahda, dont le
contrôle lui échappera en 1998. Il fonde alors le Mouvement de la réforme nationale (MRN-Islah), qui devient la troisième formation politique algérienne lors des élections législatives et locales de 2002, derrière le FLN et le Rassemblement national démocratique (RND). Il a boycotté le scrutin de 1995 et s’est retiré à la dernière minute en 1999. Il se dit proche du FIS et voue une rancune tenace à ses « frères ennemis » du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et d’Ennahda.

la suite après cette publicité

Ali Benflis
Né le 8 septembre 1944 à Batna (Aurès), l’actuel secrétaire général du FLN est issu d’une modeste famille de militants nationalistes. Il emprunte très tôt la voie de la magistrature et du barreau, participe à la fondation de la Ligue algérienne des droits de l’homme en 1987. Il deviendra ministre de la Justice du gouvernement de Kasdi Merbah en 1988 et sera reconduit dans ses fonctions par Mouloud Hamrouche (1989) et Sid Ahmed Ghozali (1990). Il démissionne en 1991, en pleine insurrection du FIS, en signe de protestation contre les mesures d’internement administratif prises à l’encontre des islamistes. Il souhaitait que la procédure soit soumise au contrôle de la justice. En 1999, Bouteflika lui confie la direction de sa campagne. En août 2000, il est nommé Premier ministre, avant d’être limogé en mai 2003. Il est secrétaire général du FLN depuis le 20 septembre 2001.

Saïd Sadi
Né le 26 août 1947 à Aghribs, en Kabylie, Sadi est issu d’une famille de paysans pauvres. Le militantisme de ce médecin spécialiste en psychiatrie durant le règne du parti unique le mènera en prison à plusieurs reprises, notamment au cours des années 1980. Il fut l’un des principaux animateurs du Printemps berbère. En 1978, il s’allie à Hocine Aït-Ahmed, milite au Front des forces socialistes (FFS) et au Mouvement culturel berbère (MCB). Il fonde le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) en février 1989. Son parti
quitte le gouvernement en 2001 à la suite de la répression des émeutes de Kabylie.

Louisa Hanoune
Née le 7 avril 1954 à Chefka, près de Jijel (Kabylie), elle passe son enfance dans l’est
du pays, à Annaba. Militante féministe, elle s’installe à Alger en 1980 et intègre l’Organisation socialiste des travailleurs (OST, clandestin) en 1981. Incarcérée en 1983, elle est libérée en mai 1984. L’OST, dont elle devient présidente en 1990, se transforme en Parti des travailleurs. En 1991, elle prône le boycottage du scrutin législatif et affirme son opposition à l’annulation du premier tour. Partisane d’un « dialogue sans exclusive incluant le FIS », elle figure parmi les signataires du Contrat de Rome en 1995. En 1997, elle est élue députée. Son bagout et son franc-parler suscitent la sympathie. En 1999, elle ne parvient pas à réunir les 75 000 signatures nécessaires à sa candidature. Évidemment, sa base électorale est celle des « travailleurs ». Elle est la première femme candidate à la magistrature suprême en Algérie.

Ali Faouzi Rebaïane
Né le 24 janvier 1955 à Alger, Rebaïane est le fils de la célèbre figure de la guerre de libération Fettouma Ouzeguane. Opticien de profession, lui aussi est incarcéré dans les
années 1980 pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Condamné à treize ans de prison, il est libéré par une grâce présidentielle en avril 1987. Il présidera ensuite le Comité national contre la torture et les disparus. Ce combat pour les droits de l’homme l’incitera à fonder son propre parti, AHD 54 (Génération 1954), en mars 1991.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires