Sus aux Américains à Libreville…
Publié le 15 mars 2004 Lecture : 1 minute.
Ceux qu’on peut appeler les pieds-noirs gabonais – les quelque six mille Français installés au Gabon -, en veulent aux Américains au point de jeter des bombes devant les locaux de l’ambassade américaine à Libreville. Deux bombes en quarante-huit heures. Et ce n’est pas tout : une voiture française est passée l’autre jour devant la même ambassade et a criblé de balles sa façade.
La raison de cette brusque montée de fièvre est que les Français du Gabon accusent les Américains d’être à l’origine du coup d’État avorté contre Léon Mba. Ils estiment avoir de bonnes raisons de le croire : pendant les quatre jours de début mars où se déroulèrent à Libreville de violentes manifestations anti-mbistes et antifrançaises, de nombreuses voitures françaises furent lapidées et retournées par des manifestants gabonais, alors qu’au même moment les voitures américaines circulaient sans problèmes, leurs occupants étant même parfois l’objet d’acclamations.
L’éclatement de la première bombe antiaméricaine (vendredi 6 mars) fut précédé de menaces téléphoniques adressées à tout le personnel de l’ambassade des États-Unis. « Quittez la ville ! » ordonnaient des voix anonymes, mais françaises.
Dans la nuit du 8 au 9 mars, deuxième bombe. Elle éclata à cinquante mètres de l’ambassade américaine, dans un jardin, mais ne fit heureusement pas de victimes, pas plus que la précédente. L’ambassadeur américain, Charles P. Darlington, tiré de son sommeil, alla réveiller son collègue français pour se plaindre. Ce dernier vint constater lui-même les dégâts : vitres brisées et murs lézardés. Mais il ne put que déclarer : « Ce n’est pas moi qui commande les Français ici. »
Dès que le jour se leva, Charles P. Darlington exprima son amertume par téléphone au président gabonais Léon Mba. Ce dernier affirma qu’il regrettait profondément l’incident et qu’il ouvrait une enquête. Les choses en sont restées là.
