Fellag fait son cinéma

L’humoriste algérien parcourt les sentiers de son enfance. En émouvant faux candide.

Publié le 16 mars 2004 Lecture : 1 minute.

Chapeau, chemise à pois, pantalon trop large, bretelles, l’humoriste algérien Fellag arpente de nouveau la scène dans un one man show sensible et mordant intitulé Le Dernier Chameau. Avec pour tout décor un tapis iranien, il évoque son enfance – cette période de la vie où les animaux ont le droit de parler – au coeur de la Kabylie et dans les salles obscures de Tizi-Ouzou. Il raconte sa surprise le jour où, âgé de 5 ans, il découvrit que les Français étaient non seulement noirs, mais aussi musulmans. Comment aurait-il pu savoir qu’il s’agissait de tirailleurs sénégalais ? Il se souvient de ses rêves de gosse, au cinéma, de son émotion à l’apparition des plus belles actrices, de l’irruption d’un commentaire footballistique sur la bande-son d’un film consacré à la guerre de Troie, de l’insistance du vendeur de cacahuètes… Il se remémore aussi son père écoutant l’émission « les Arabes parlent aux Arabes », pendant la guerre, diffusée depuis Londres… euh, pardon, depuis Le Caire ! Derrière la légèreté des souvenirs d’enfance se profilent souvent des vérités historiques difficiles à dire et à faire entendre. Entre rire et émotion, sans prétention ni démagogie, Fellag trouve le ton juste pour dire la France et l’Algérie. Le public – un mélange des deux – ressort conquis, le sourire aux lèvres. Bravo !

Le Dernier Chameau, MC 93 de Bobigny (France), jusqu’au 30 avril, réservations au 00 33 1 41 60 72 72. À paraître en 2004 : Le Dernier Chameau et autres textes et L’Allumeur de rêves berbères, aux éditions Lattès.

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