… Et aussi
Publié le 16 mars 2004 Lecture : 2 minutes.
Ecrivains des frontières, de Samir Abdallah et José Reynès
Sorti à Paris le 10 mars
Le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich devait assister, en mars 2002, à Paris, à une réunion du Parlement international des écrivains, dont il est un membre fondateur. Comme il fut alors empêché de quitter Ramallah, assiégé par Tsahal, huit membres de ce Parlement ont décidé d’aller à sa rencontre en Palestine. C’est le récit du voyage de Wole Soyinka, Breyten Breytenbach, Juan Gotysolo, José Saramago et quelques autres dans les Territoires occupés que nous rapportent les deux réalisateurs de ce documentaire. Les hommes de lettres nous lisent des textes écrits après leur retour en contrepoint d’images ô combien parlantes tournées pendant leur séjour au Moyen-Orient. Le film ne masque pas la polémique qui a éclaté quand Saramago a maladroitement évoqué Auschwitz en rapportant l’impression que lui faisait une colonie israélienne entourée de miradors en surplomb de Ramallah. Il montre surtout le ressenti d’artistes « bousculés » par ce qu’ils ont vu dans un lieu qui, « englouti sous Israël », « ressemble de moins en moins à un pays » et « est en t ain de devenir une métaphore », à laquelle il s’agit de « donner un sens ». Commentaire d’un écrivain : « La géographie, dit-on, ça sert d’abord à faire la guerre. En Palestine, la guerre ça sert surtout à défaire la géographie. »
Triple agent, d’Éric Rohmer
Sortie à Paris le 17 mars
Le doyen des cinéastes de la Nouvelle Vague continue, après son film sur la Révolution française, L’Anglaise et le duc, à explorer l’Histoire. Fiodor, le héros de son dernier long-métrage, un général « russe blanc » réfugié à Paris et agent de renseignement, nous entraîne dans l’univers des services secrets de l’Allemagne nazie et de l’URSS à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Est-il au service des nostalgiques du tsar, de l’Abwehr ou du Guépéou ? Ou, ce qui est probable, des trois à la fois ? Ni sa femme, la superbe peintre grecque Arsinoé, ni les spectateurs ne le sauront avec certitude. Mais peu importe, car le plaisir qu’on éprouve à voir ce film plein d’esprit ne réside pas dans son intrigue, pourtant fondée sur des faits véridiques et sur une énigme qui ne fut jamais élucidée.
