Présidentielle en Guinée : l’UFDG émet des doutes sur le fichier électoral

La Ceni vient de publier les chiffres du fichier électoral : 5,4 millions de Guinéens seront appelés aux urnes pour le 18 octobre prochain. L’opposition, elle, s’inquiète des fortes disparités régionales.

Une femme vote aux élections législatives, dans un bureau de vote à Conakry, en Guinée, samedi 28 septembre 2013. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

Une femme vote aux élections législatives, dans un bureau de vote à Conakry, en Guinée, samedi 28 septembre 2013. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

Publié le 15 septembre 2020 Lecture : 2 minutes.

C’est l’une des pommes de discorde autour de laquelle s’affrontent le pouvoir et les différentes composantes de l’opposition. À un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a présenté les statistiques finales du fichier électoral, lors d’une conférence de presse, lundi 14 septembre.

Disparités régionales

Le 18 octobre prochain, 5,4 millions d’électeurs seront donc appelés aux urnes. Un chiffre global dont la répartition présente de fortes disparités. Ainsi, la région de Kankan, fief historique d’Alpha Condé, concentre 22 % des électeurs (1,17 million), soit plus que la région de Conakry (19 % des électeurs, avec 1 million d’inscrits).

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À l’inverse, la région de Labé, bastion de Cellou Dalein Diallo, principal opposant au président sortant, ne représente que 8 % de l’électorat (avec 424 832 électeurs inscrits).

Aliou Condé, le secrétaire général de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est ému de cette situation, évoquant en particulier le cas de Mandiana, une ville située dans la région de Kankan, où le nombre d’électeurs est passé, en dix ans, de 84 000 à 200 000. « Il faut que l’on nous dise d’où viennent ces électeurs », a-t-il déclaré à la presse à l’issue de la présentation des chiffres, avant de réclamer des explications.

« Ce sont des réalités démographiques », a justifié le porte-parole de la Ceni, Mamady 3 Kaba, sur les ondes de Radio Nostalgie Guinée, évoquant des « déplacements de citoyens d’une zone vers une autre », insistant pour le cas de la Haute-Guinée sur l’attrait de « l’exploitation artisanale de l’or ».

Implication de la Cedeao

En mars dernier, dix jours avant les élections législatives et le référendum constitutionnel, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait constaté que 11,6 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales. Les trois experts mandatés par la sous-région avaient alors relevé la présence de 3,5 millions de « doublons » (des électeurs inscrits deux fois), de 164 000 personnes décédées et de près de 59 000 mineurs.

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La Cedeao avait alors préconisé d’écarter 2,4 millions d’électeurs problématiques, mettant ainsi ses pas dans ceux de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui avait fait des recommandations similaires quelques semaines plus tôt.

Depuis le 7 septembre, la Cedeao a de nouveau dépêché à Conakry trois experts pour assister la Ceni dans l’établissement du fichier. Mais lors de la conférence de presse organisée pour présenter ces chiffres, la part prise par les experts de la Cedeao dans l’élaboration du fichier n’a pas été précisée.

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La commission électorale a cependant insisté sur le fait que le fichier présenté était définitif, et que la distribution des cartes d’électeurs commencerait dès ce vendredi 18 septembre, un mois jour pour jour avant le scrutin présidentiel, lors duquel douze candidats sont en lice, dont Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo.

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