Cartes à puce : le grand saut

Wincor-Nixdorf va installer des guichets automatiques dans plusieurs pays subsahariens.

Publié le 15 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Leader du marché européen de la monétique, la multinationale allemande Wincor-Nixdorf (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires) travaille essentiellement avec les banques, les services postaux et la grande distribution. Désireuse de se renforcer sur les marchés émergents, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale, elle a confié à sa filiale de Casablanca, dont elle détient 100 % du capital, l’exclusivité de la prospection, de la
vente et de l’assistance technique sur l’ensemble de ces marchés.
« La réussite actuelle de Wincor-Nixdorf-Maroc, dont le rythme de croissance est très soutenu, a convaincu la maison mère de nous en confier la supervision », commente Said Wahbi, son directeur général. Bien sûr, il est difficile de s’implanter dans des pays où le taux de pénétration bancaire est, dans le meilleur des cas, compris entre 5 % et 10 %,
mais Wahbi reste confiant : « Les résultats des premiers contacts que nous avons noués dépassent nos prévisions », explique-t-il. De fait, Wincor-Nixdorf vient de signer des contrats au Sénégal, en Mauritanie, en Guinée et au Burkina, où des guichets automatiques
de banque (GAB) sont en cours de livraison. Et les perspectives dans certains grands pays comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire sont prometteuses.
La filiale marocaine, qui a, en 2003, réalisé sur le marché marocain un chiffre d’affaires de 20,2 millions d’euros (+ 20 % par rapport à l’année précédente), a dégagé un bénéfice de 1,2 million d’euros. Elle contrôle 85 % du marché local, loin devant l’américain IBM et l’allemand NCR. Mais le marché bancaire marocain est arrivé à maturité : les ouvertures de nouvelles agences sont relativement peu nombreuses. Et la fusion entre la Banque commerciale du Maroc et Wafabank risque de chambouler le paysage. « Les besoins de nos clients ayant évolué, reconnaît Wahbi, nous nous efforçons d’améliorer les solutions et les services que nous leur offrons. L’objectif est de parvenir à développer des agences bancaires intégrées, pour permettre aux banques d’optimiser la gestion de leurs opérations et de leurs ressources. »
Fin février, à Casablanca, la société a présenté à ses clients une gamme de nouveaux produits destinés à faciliter les opérations de retrait, de dépôt, de consultation des soldes, ainsi que la supervision des parcs de guichets automatiques. Un atout décisif face à la concurrence, d’autant que la société est la seule à compter dix-neuf centres de maintenance répartis sur l’ensemble du territoire. Quid alors des marchés subsahariens ? « Dans chaque pays, nous cherchons d’abord un partenaire local, comme ICBM au Burkina, explique Touhami Rabii, le directeur commercial. Nous le formons, nous lui apportons le soutien nécessaire, mais c’est à lui de gérer les clients sur place. Notre objectif, à échéance de quatre à cinq ans, est de vendre entre 200 et 250 automates par an sur ces marchés. Ce qui nous permettra de doubler notre chiffre d’affaires dans ce
seul secteur d’activité. » Une bonne nouvelle pour la maison mère bavaroise, qui, depuis trois ans, réinvestit systématiquement au Maroc la totalité des bénéfices qu’elle réalise.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires