Aristide trouve des loisirs…
À Bangui, dans l’aile du palais présidentiel où il réside depuis le 1er mars en compagnie de son épouse et de son aide de camp, Jean-Bertrand Aristide passe l’essentiel de ses journées au téléphone. Il utilise pour ses appels le filaire mis à sa disposition par ses hôtes centrafricains, mais aussi deux téléphones cellulaires « prêtés » par des membres du gouvernement. Lorsqu’il n’est pas en ligne, l’ancien président haïtien apprend le sango, la langue nationale, s’intéresse à l’histoire contemporaine de la Centrafrique ou se plonge dans la lecture d’un ouvrage sur l’assassinat de Patrice Lumumba. Il apprécie particulièrement la compagnie du vice-président Abel Goumba, avec qui il partage une passion pour le Bénin, berceau du vaudou et terre d’origine de nombre d’Haïtiens. Dans les jours qui ont suivi son arrivée à Bangui, Aristide, en bon adepte du vaudou, a sacrifié plusieurs coqs blancs. Par souci de discrétion, il préfère aller à la messe en semaine, à la cathédrale de Bangui, le plus souvent en compagnie de Guy Moskit, le ministre centrafricain délégué aux Affaires étrangères chargé de l’Intégration africaine et de la Francophonie.
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