Zuma, polygame et fier de l’être

Le candidat à la présidentielle de 2009 prend une quatrième épouse et reste fidèle à son image.

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Est-ce le fait de devenir – sauf accident – le prochain successeur de Thabo Mbeki à la tête de l’Afrique du Sud qui a poussé Jacob Zuma à régulariser sa situation matrimoniale avec Nompumelelo Ntuli, 33 ans, la mère de deux de ses quatorze enfants ? Allez savoir Toujours est-il que, le 5 janvier, à 65 ans, le nouveau président du Congrès national africain (ANC) habillé dans la pure tradition zouloue, dansant et chantant avec l’enthousiasme qu’on lui connaît, s’est pris une quatrième épouse dans son village du Kwazulu-Natal, au cur du Zoulouland (est). Et donné du grain à moudre à ses détracteurs, qui ne manqueront pas de qualifier ce mariage polygame d’archaïque. D’autant qu’à plus de 1 000 km de là, au Cap, se célébrait un tout autre mariage non moins médiatique. Celui de Zackie Achmat, fondateur de Treatment Action Campaign (TAC), l’une des plus célèbres organisations de lutte contre le sida, avec son compagnon Zallie Weyers Un autre monde.
Dans le premier pays d’Afrique à avoir autorisé le mariage homosexuel, Jacob Zuma, officiellement désigné, le 8 janvier, candidat de l’ANC à la présidentielle de 2009, est loin d’être considéré comme un « ultramoderne ». Ses déclarations à l’emporte-pièce sur les femmes ou le VIH ont plus d’une fois choqué les associations féministes et les militants antisida. En 2006, lors de son procès pour viol d’une jeune séropositive, à l’issue duquel il a finalement obtenu un non-lieu, Zuma avait avoué s’être protégé en prenant une douche après l’acte sexuel Non sans avoir, au préalable, accusé la plaignante de l’avoir poussé dans le lit.
Mais il devra trouver des arguments autrement plus convaincants pour se défendre dans l’affaire de pots-de-vin qui vient tout juste de le rattraper. Le 28 décembre 2007, dix jours après son accession à la tête de l’ANC, il a été inculpé de corruption, fraude, blanchiment d’argent, racket et évasion fiscale dans le cadre d’une enquête impliquant le groupe d’armement français Thales. Une procédure que le tribunal avait abandonnée en 2006, faute de preuves, mais qui lui avait toutefois coûté son poste de vice-président du pays.
Il sera donc une nouvelle fois entendu le 14 août prochain. Date à laquelle l’ANC lancera officiellement la campagne pour la présidentielle de 2009. Bien que soutenu par les instances dirigeantes de son parti, qui clament son innocence et crient au « complot politique », Zuma pourrait mettre un terme à son aventure présidentielle : en cas de condamnation, il a promis de se retirer de la course.

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