« Pas d’abus de position dominante »

La première banque du Maroc peut-elle avoir deux filiales au Sénégal ? Sans problème, affirment les deux groupes à l’heure des dernières négociations.

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

L’annonce avait fait grand bruit à Dakar en novembre dernier lorsque le premier groupe bancaire marocain, Attijariwafa Bank, avait annoncé l’acquisition de 79,15 % du capital de la Compagnie bancaire pour l’Afrique occidentale (CBAO), première banque du Sénégal par son total de bilan, de 443 milliards de F CFA en 2006 (891 millions de dollars). Depuis, les deux états-majors se sont montrés fort discrets, mais selon plusieurs sources les choses devraient s’accélérer dans les prochaines semaines quant au rachat effectif de l’intégralité des parts détenues par le groupe Mimran, estimées à 75 milliards de F CFA (168 millions de dollars). La Banque centrale marocaine doit donner son accord d’ici à la fin du mois. La commission bancaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) devrait suivre au cours de sa session de mars 2008. Du côté marocain, on estime que le dossier est « en bonne voie ». « Il n’y a aucun obstacle à ce que l’agrément soit délivré, car il n’y aura pas d’abus de position dominante », avance même Patrick Mestrallet, l’administrateur-directeur général de la CBAO, qui détient 22 % de parts de marché au Sénégal. Née de la fusion de la Banque sénégalo-?tunisienne (BST) et d’Attijariwafa Bank, Attijari Bank Sénégal représente 6 % de parts de marché.
« Au Sénégal, entre les deux, il n’y a pas match », insiste Mestrallet, évoquant la forme de cette future acquisition. Fusion ou coexistence des deux réseaux ? « CBAO est une marque très forte », reconnaît un responsable du groupe dirigé par Mohamed ?El-Kettani depuis le 25 septembre. Traduction : si, dans un premier temps, les Marocains semblaient privilégier une disparition pure et simple de la marque CBAO au profit de Attijari Bank, aujourd’hui « le débat est ouvert et des études vont être menées », explique-t-on du côté de Casablanca. De fait, le groupe marocain – qui affichait en 2006 un total de bilan de 19,8 milliards de dollars – pèse beaucoup plus lourd et pourrait être tenté d’imposer sa marque pour devenir un « acteur de référence » à l’échelle de l’UEMOA. Mais, parallèlement, CBAO jouit d’une bonne image dans la sous-région après être montée en 2006 sur la troisième marche du podium derrière Ecobank et la Société générale de Banques en Côte d’Ivoire (SGBCI). « Rachetée alors qu’elle était en déconfiture en 1990, CBAO est aujourd’hui une belle banque. Elle a été redressée par le groupe Mimran, qui y a injecté de l’argent sans quasiment toucher de dividendes. Devant l’engouement des Marocains et des Nigérians pour la zone UEMOA, c’était le moment de vendre », conclut Mestrallet.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires