Nouveau départ pour Les Amazones

L’orchestre guinéen reconquiert le cur des mélomanes après plus de vingt ans de silence, grâce à un album mêlant tradition et nouvelles sonorités.

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Le silence des Amazones de Guinée aura duré vingt-trois ans. Il vient d’être rompu avec la sortie du deuxième album de leur histoire : Wamato, produit par Syllart avec la collaboration de Sterns et de Radio France internationale (RFI). À travers les douze titres de cet opus où cohabitent la fidélité à la tradition et la recherche de nouvelles sonorités, elles espèrent reconquérir les curs des mélomanes.
Les Amazones, c’est une longue histoire qui remonte à 1961, année où Fodéba Keita, alors ministre de la Culture et de la Défense du président Ahmed Sékou Touré, décide de créer un orchestre composé uniquement de femmes. Leur particularité ? Elles appartiennent à la gendarmerie nationale. « Au début, nous étions réticentes, se souvient le commandant Salématou Diallo. Mais quand nous avons commencé, nous avons aimé. Cela nous a permis de faire le tour du monde. » Au départ, l’ensemble s’appelait Orchestre féminin de la gendarmerie nationale. Sa vocation : chanter la gloire de la « révolution » sékoutourienne. En 1977, la formation devient Les Amazones de Guinée à l’occasion du Festival culturel de Lagos, l’un des meilleurs souvenirs du commandant Djenabou Bah, saxophoniste ténor et cinquième Guinéenne de l’Histoire à avoir appris à jouer du saxo.
Si Les Amazones ont tenu le cap, c’est surtout parce que, en tant que gendarmes, elles étaient astreintes à la discipline militaire et à celle du parti. Mais le décès de Sékou Touré, en 1984, leur sera préjudiciable.
Après ce long temps mort, elles se sentent renaître. Chantant en soussou, en malinké, en pular, ou encore en français, Les Amazones abordent des thèmes aussi divers que l’amour, l’unité africaine, l’émancipation de la femme Wamato est sorti pour la première fois en 2006 sous forme de cassettes pour le marché local. Au vu de l’accueil du public, le commandant Salématou Diallo, bassiste et chef d’orchestre, ne cache pas son optimisme : « Nous sommes en train de revenir en force. Depuis que nous avons recommencé à jouer, ça marche bien. Nous devons redevenir ce que nous étions avant. »
Aujourd’hui, l’orchestre compte une trentaine de membres, dont douze se produisent régulièrement sur scène. « Nous ne sommes pas du tout fatiguées, affirme le commandant Diallo. Nous préparons des jeunes pour assurer la relève. Cet orchestre ne doit pas disparaître : c’est un véritable symbole. »

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