Élections primaires : un jeu de l’oie géant

Le processus de désignation des candidats à la présidentielle de novembre est extraordinairement long, compliqué et coûteux. Suivez le guide.

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Ils ne sont pas au bout de leurs peines – et de leurs angoisses ! Les candidats démocrate et républicain à la Maison Blanche ne seront officiellement désignés par les conventions de leurs partis respectifs que le 28 août pour le premier et le 4 septembre pour le second. Trois États ont déjà choisi leurs délégués : l’Iowa (victoires de Barack Obama et de Mike Huckabee), le Wyoming (victoire de Mitt Romney chez les républicains) et le New Hampshire (victoires de Hillary Clinton et de John McCain). Semaine après semaine, les 47 autres vont à leur tour se prononcer, mais il n’est pas impossible que la décision soit faite dès le Super Tuesday Super mardi ») du 5 février : ce jour-là, 22 États (dont la Californie et New York) voteront. Quinze candidats étaient sur la ligne de départ. Plusieurs ont déjà renoncé, pour des raisons en premier lieu financières. Le système électoral américain est en effet extraordinairement long et coûteux. Les mieux pourvus des candidats (Clinton et Obama) ont déjà collecté plus de 100 millions de dollars – et ce n’est évidemment pas fini.
Lors des primaires, les Américains qui votent – et ils sont loin de tous le faire – élisent non un candidat, mais une liste de délégués qui s’engagent à se prononcer pour un candidat donné à la convention nationale (il est arrivé qu’un délégué manque à son engagement). En outre, le mode de désignation des délégués varie d’un État à l’autre. Dans l’Iowa, par exemple, on organise des caucus, des réunions théoriquement réservées aux militants, mais où il est possible de s’inscrire au moment du vote. Quatorze États ont utilisé cette méthode en 2004. D’autres, la jugeant oligarchique parce qu’elle laisse trop d’influence aux dirigeants du parti, ont recours aux primaires proprement dites. Mais le processus étant encadré par les États, ceux-ci décident parfois de limiter les frais. En 2004, 36 États ont eu recours à des primaires, mais le Kansas, le Dakota du Nord et le Colorado y ont renoncé. Complication supplémentaire, le vote peut être « ouvert » à l’ensemble des électeurs qui le souhaitent (dans ce cas, un républicain peut voter pour la désignation du candidat démocrate, et vice versa) ou « semi-ouvert » (on vote alors pour un seul parti).
Ensuite, la désignation du candidat à la Maison Blanche par la convention nationale n’est plus qu’une formalité. Le vrai débat porte alors sur le choix du vice-président, qui peut être un ancien adversaire. Il est essentiel de donner à l’événement un retentissement médiatique maximal.
L’élection générale, qui a toujours lieu le premier mardi de novembre – ce sera donc, cette année, le 4 – n’est pas simple, elle non plus : c’est un scrutin au suffrage universel indirect majoritaire, État par État. Seront désignés les 538 grands électeurs qui formeront le collège électoral : il faudra au futur président une majorité de 270 voix. Les 50 États sont censés être équitablement représentés, mais l’équité a ses limites : un grand électeur du Wyoming, par exemple, représente 167 081 citoyens, et un collègue de Californie, 645 172. En 2000, George W. Bush a ainsi été élu avec quelque 500 000 voix populaires de moins qu’Al Gore.
Quoi qu’il en soit, après sa désignation, le 8 décembre, par le collège électoral, le 44e président des États-Unis prêtera serment sur la Bible, le mardi 20 janvier 2009.

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