En Libye, l’intérêt très calculé de Kadhafi pour le football

Le colonel Kadhafi n’aimait pas le ballon rond. Mais il a su l’utiliser, au tournant de l’an 2000, pour tenter de donner une meilleure image de son pays.

L’ancien maître de Tripoli, Mouammar Kadhafi. © Ben Curtis/AP/SIPA

L’ancien maître de Tripoli, Mouammar Kadhafi. © Ben Curtis/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 19 septembre 2020 Lecture : 5 minutes.

Souvent, les dirigeants africains avouent cultiver une passion pour le football. Parfois sincère, elle peut aussi être guidée par un intérêt moins innocent, quand il s’agit de faire rejaillir sur soi les succès de l’équipe nationale ou d’un club. Une attitude partagée par tous les leaders de la planète qui entretiennent un rapport opportuniste avec ce sport roi.

De son côté, le colonel Kadhafi, dans son Livre vert, exprime sans ambiguïté son aversion pour le sport en général et le football en particulier : « Les milliers de gens qui s’entassent dans les stades pour regarder, applaudir et rire sont des imbéciles qui se privent de pratiquer eux-mêmes ces activités. Il se pressent dans les gradins, comme en léthargie, applaudissant ces héros qui les dépouillent de toute initiative, qui dominent le terrain, manipulent le sport, et détournent à leur profit les installations mises à leur disposition par les masses. »

Instinct politique

Du Mouammar Kadhafi dans le texte. Mais l’homme qui a dirigé la Libye d’une main de fer de 1969 à 2011 n’était pas seulement un homme à l’égo surdimensionné. Il savait aussi renier certains de ses engagements, porté par un instinct politique que nul ne saurait lui nier.

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