Raghu Malhotra : « Nous évoluons vers une Afrique sans cash »
Raghu Malhotra, patron de MasterCard pour la région MENA, considère que les pays africains réalisent d’importants progrès dans leur marche vers « une société sans cash ». « Jeune Afrique » l’a rencontré durant le forum « Cartes Afrique », organisé à Marrakech les 25 et 26 avril.
À l’occasion du Forum Cartes Afrique, tenu les 25 et 26 avril à Marrakech, le patron de MasterCard pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) explique comment les pays d’Afrique s’acheminent rapidement vers une société sans cash. En effet, selon lui, les outils développés par le réseau mondial de cartes de paiement permettent de sécuriser les règlements et de lutter contre la fraude, ouvrant la voie à une réduction chaque fois plus importante de la place occupée par les transactions en espèces.
Propos recueillis par Marie Cadoux
Quelle est l’évolution du marché des paiements électroniques en Afrique du Nord ?
Au Moyen Orient et en Afrique, 90 % des transactions des consommateurs se font en cash et cette situation représente un formidable potentiel. Je crois que nous sommes sur le point de voir les espèces laisser la place aux transactions électroniques. Cela n’aurait pas été possible il y a 20 ans, en l’absence des infrastructures nécessaires à l’acheminement sécurisé des transactions. La situation a beaucoup évolué et le chemin est tracé pour que l’argent liquide soit remplacé par un système beaucoup plus efficace et beaucoup plus transparent.
Avec plus d’un milliard de personnes, l’Afrique offre plus d’un milliard d’opportunités pour MasterCard.
Quel potentiel représente le continent africain ?
Avec plus d’un milliard de personnes, l’Afrique offre plus d’un milliard d’opportunités pour MasterCard et nos partenaires. Ces dernières années, l’Afrique a parcouru un long chemin vers un monde sans cash.
Selon les résultats de l’étude « MasterCard’s Cashless Journey » qui suit comment 33 économies majeures du globe progressent vers des sociétés sans cash, il apparaît que des pays comme le Nigeria et le Kenya ont clairement emprunté ce chemin et sont aujourd’hui dans la phase préliminaire d’adoption de solutions de paiements électroniques.
Des pays comme l’Afrique du Sud sont déjà en phase de transition et se dirigent rapidement vers ce modèle.
La sûreté et la sécurité des solutions de paiement sont un sujet majeur abordé à l’occasion de « Cartes Afrique ». Quelle est l’approche de MasterCard pour garantir la sécurité des paiements ?
Nous avons lancé la première bande de signature infalsifiable, l’utilisation d’hologrammes en trois dimensions et la technologie avancée de prévention et de détection de la fraude. Ainsi, notre solution globale de e-commerce permet aux détenteurs de cartes de procéder à une authentification personnelle auprès de leurs banques via un code unique permettant aux consommateurs de faire des transactions facilement et en toute sécurité. Les détenteurs de cartes peuvent aussi surveiller leurs comptes d’une façon proactive et signaler toute transaction douteuse à leur banque et l’alerter en cas de perte ou de vol de leur carte.
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Quelle place occupe MasterCard en Afrique ?
MasterCard a ouvert son bureau en Afrique du Nord en 2006 et depuis nous avons connu une croissance significative dans la région. Depuis cette première installation, MasterCard s’est établi sur 14 nouveaux pays d’Afrique subsaharienne.
Quelles sont les principales solutions de paiement lancées au Maroc et en Afrique du Nord par votre groupe ?
Au Maroc, nous avons collaboré avec BMCE Bank et Vantage Payment Systems (VPS) pour lancer un service de paie spécialement conçu pour répondre aux besoins financiers du secteur de l’intérim. L’objectif du programme est d’équiper les travailleurs intérimaires au Maroc d’une nouvelle carte prépayée et d’étendre ce programme au secteur des agences de sécurité et des entreprises de nettoyage.
Wajda, un programme prépayé lancé avec Attijariwafa Bank, offrira à terme 15 types de produits s’adressant à toutes les cibles. Au Maroc, nous constatons un grand intérêt pour les cartes Premium et nous avons travaillé avec des organismes comme le Crédit du Maroc et la Banque centrale populaire pour lancer des cartes haut de gamme, en l’occurrence « MasterCard Titanium ».
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