Haro sur les ONG
Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 1 minute.
Le ministre gabonais de l’Intérieur a annoncé le 9 janvier la suspension sine die d’une vingtaine d’associations. André Mba Obame les accuse d’avoir tenu des propos « politiques ». Selon les autorités, les discours de plus en plus frondeurs des ONG gabonaises s’apparentent à de la propagande partisane. Le ministre, qui veut mettre un terme à cette « confusion des genres », s’est dit « prêt à aller jusqu’à l’interdiction » pure et simple.
Les ONG visées appartiennent à la coalition « Publiez ce que vous payez », à la « Coalition contre la vie chère au Gabon » ou encore à la plate-forme « Environnement Gabon ». Le 8 janvier, lors d’une conférence de presse, ces mouvements ont critiqué la formation, le 28 décembre, du nouveau gouvernement. Après avoir espéré un changement majeur à la tête du pays, ils ont fait part de leurs inquiétudes en raison du maintien de personnalités « inamovibles » au sein de l’exécutif.
Pour sa part, l’ONG Brainforest a critiqué le chantier de la future mine de fer de Belinga, dans l’est du pays, dénoncé de manière récurrente comme une « violation flagrante du code de l’environnement ». Alors que les écologistes montent au créneau contre Belinga, des ressortissants de la province s’invitent, eux aussi, dans le débat. Le Mouvement pour le développement de l’Ogooué-Ivindo (Modoi) milite pour accroître les retombées de la future mine en faveur des autochtones.
Pour juguler cette contestation, le chef de l’État a reçu les militants écologistes en septembre et leur a proposé d’être représentés dans le comité de suivi du projet. Quant aux enfants de l’Ogooué-Ivindo, ils disposent désormais de représentants au sein de la Comibel (Compagnie minière de Belinga), puisque le gouvernement a nommé en novembre deux personnalités originaires de la province comme président du conseil d’administration et directeur général adjoint.
