L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire rappelé

Accusé de violences sexistes et sexuelles, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire a été rappelé à Paris, a annoncé samedi le ministère français des Affaires étrangères.

Un drapeau français. Photo d’illustration.

Un drapeau français. Photo d’illustration.

Publié le 20 septembre 2020 Lecture : 1 minute.

« Il a été rappelé à Paris dans le cadre d’une enquête administrative en cours », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll, par ailleurs chargée de l’Égalité au ministère, sans autres précisions.

Selon le site d’information Mediapart, Gilles Huberson, en poste à Abidjan depuis septembre 2017, est accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins cinq femmes qui ont témoigné auprès du déontologue chargé de ces questions au Quai d’Orsay.

la suite après cette publicité

Son rappel intervient à quelques semaines de la présidentielle ivoirienne du 31 octobre. « Ce rappel n’est pas politique », assure toutefois une source proche du dossier, qui confirme les informations de Mediapart sur des « propos et gestes sexistes ». « Le cadre politique en Côte d’Ivoire télescope les procédures normales » dans ce genre de dossiers, ajoute-t-elle, en soulignant qu’une « inspection » a déjà été menée sur place.

« Signalements multiples »

Ancien élève de l’École Militaire de Saint-Cyr, Gilles Huberson a été chef de la Mission interministérielle « Mali-Sahel » en 2013, lors de l’intervention militaire française, puis ambassadeur de France au Mali de 2013 à 2016 et à Maurice (2016-2017) avant d’être nommé à Abidjan. À Bamako comme Abidjan, Gilles Huberson a été en première ligne dans des pays et sur des dossiers majeurs pour la France en Afrique, quand Jean-Yves Le Drian était ministre de la Défense (2012-2017) ou des Affaires étrangères (depuis mai 2017).

« Le ministre a demandé une enquête administrative sur des signalements multiples. Il a décidé de son rappel lundi (14 septembre). Personne n’est protégé », a souligné une autre source proche du dossier. Jean-Yves Le Drian a mis en place en 2018 la cellule d’écoute pour les personnels du Quai d’Orsay victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est cette cellule, baptisée « Tolérance Zéro », qui a recueilli les témoignages de femmes se disant victimes de l’ambassadeur.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires