Cécité occidentale
Pendant la guerre froide, les États-Unis et leurs alliés ont soutenu sans faillir les généraux au pouvoir au Pakistan, tout en multipliant les déclarations lénifiantes sur la démocratie. Depuis le déclenchement de la « guerre contre le terrorisme », après les attentats du 11 septembre 2001, ils appuient et financent la dictature à peine déguisée du général Pervez Musharraf, au Pakistan. Quels que soient ses avantages à court terme, force est de reconnaître que cette politique a notablement renforcé l’influence de l’islamisme radical au sein de l’armée et des services de renseignements pakistanais.
Au Kenya, personne ne s’est opposé à la corruption et à la confiscation du pouvoir par une tribu. Au contraire, l’aide au gouvernement de Mwai Kibaki a été accrue. C’est à la fois une honte et, pour les Kényans, un désastre politique. Les États-Unis, dont le Kenya est un allié précieux dans la lutte contre l’extension du djihadisme dans la Corne de l’Afrique et l’Afrique de l’Est, ont même été, dans un premier temps, jusqu’à reconnaître la victoire électorale frauduleuse de Kibaki.
Cette politique freine considérablement, quand elle ne le condamne pas, le développement des institutions qui sont la base des États prospères et des nations sûres d’elles-mêmes. Elle poignarde dans le dos les forces modernisatrices, comme la magistrature et la presse au Pakistan. Les élections deviennent des exercices en trompe l’il, les partis sont instrumentalisés pour soutenir des régimes et des dynasties qui manipulent arbitrairement le droit, monopolisent les rares ressources, freinent les initiatives et plongent leurs populations dans la misère et la haine.
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