Adama Bictogo : « L’appel de Bédié est celui d’un homme désespéré »

Pour le directeur exécutif du RHDP, l’appel à la « désobéissance civile » lancé le 20 septembre par l’opposition ne change rien à la stratégie du parti présidentiel.

Adama Bictogo, dans son bureau le 19 août 2015 à Abidjan. © Olivier pour JA

Adama Bictogo, dans son bureau le 19 août 2015 à Abidjan. © Olivier pour JA

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Publié le 22 septembre 2020 Lecture : 5 minutes.

La tension monte en Côte d’Ivoire à moins de six semaines de l’élection présidentielle, prévue le 31 octobre. Dimanche 20 septembre, l’opposition a décidé d’engager un bras de fer avec le président Alassane Ouattara pour obtenir le retrait de sa candidature à un troisième mandat et une remise à plat du processus électoral. L’ancien chef de l’État et chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, a pris la tête de ce mouvement en appelant à « la désobéissance civile ». Deux jours plus tard, Pascal Affi N’Guessan, dont la candidature a pourtant été validée par le Conseil constitutionnel, lui a apporté son soutien.

Sûr de son fait, et avec cette assurance qui caractérise les hommes de pouvoir, Adama Bictogo préfère tourner en dérision cet appel. Pour le directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), ce nouveau mot d’ordre ne change rien à la stratégie du parti présidentiel : « L’élection aura lieu le 31 octobre. Et le président Alassane Ouattara y sera. »

Jeune Afrique : Comment réagissez-vous à l’appel à la « désobéissance civile » lancé le 20 septembre par Henri Konan Bédié ?

Adama Bictogo : Ce n’est vraiment pas notre préoccupation. C’est l’appel d’un homme désespéré qui n’a aucune offre politique. C’est aussi l’expression d’un passif et d’un échec. L’opposition n’est pas prête à participer à cette compétition, alors elle considère qu’il faut tout remettre en cause. Mais nous, nous sommes droits dans nos bottes. Techniquement, juridiquement, tout est en place pour que nous allions aux élections.

L’opposition a posé plusieurs préalables à sa participation au scrutin présidentiel. Certains pourraient-ils être étudiés ?

Le problème avec cette opposition, c’est qu’elle n’est ni constante ni cohérente. Il y a encore quelques jours, le PDCI annonçait sa participation à la commission centrale de la Commission électorale indépendante [CEI]. Il a finalement brillé par son absence. Un jour, l’opposition va aux élections, l’autre non… Dès lors qu’un acteur a accepté de déposer son dossier de candidature, il ne peut pas remettre cause l’intégralité du processus. Ce n’est pas sérieux.

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Aujourd’hui, plusieurs des candidats dont le dossier a été rejeté, comme Marcel Amon-Tanoh ou Albert Toikeusse Mabri, ont dénoncé la légitimité du Conseil constitutionnel. Cette institution n’est-elle pas décrédibilisée ?

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