[Mali, un an de crise] Qui est Bah N’Daw, l’ancien militaire propulsé à la tête de la transition ?
[3/5] Désigné président de la transition malienne, Bah N’Daw a été investi le 25 septembre 2020. Son parcours lui vaut une réputation d’homme intègre et intransigeant, mais il lui faut se montrer conciliant pour sortir le pays de la crise.
Deux coups d’État en moins d’un an. Le Mali, déjà plongé dans une situation sécuritaire et économique difficile, tente aujourd’hui de se relever d’une énième crise provoquée par l’irruption de l’armée sur la scène politique. De la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, à celle de Bah N’Daw, en mai dernier, nous vous proposons cette semaine de revivre les moments marquants de la prise de pouvoir par le colonel Assimi Goïta. Aujourd’hui, portrait de celui qui a, pour un temps, succédé à IBK au palais de Koulouba, avant d’en être chassé à son tour.
La Cedeao et une partie des Maliens voulaient un civil. La junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le 18 août souhaitait que les militaires conservent le pouvoir. Finalement, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a coupé la poire en deux, le 21 septembre, en désignant Bah N’Daw comme président de la transition : un militaire de carrière, mais à la retraite et retourné à la vie civile.
Comment ce militaire discret, qui n’aura fait qu’une brève incursion sous les projecteurs de la scène politique malienne lors de son passage à la tête du ministère de la Défense, en 2014, s’est-il retrouvé à la tête de la transition ? Qui est cet homme qui, pour les 18 mois qui viennent si le calendrier fixé par la charte de la transition est respecté, devra conduire le pays ? Quelle sera sa marge de manœuvre, sachant que son vice-président n’est autre que l’insaisissable colonel Goïta, le chef de la junte ?
Né le 23 août 1950 à San, dans la région de Ségou (Centre), Bah N’Daw est un colonel-major de l’armée de l’air à la retraite. Connu au Mali au-delà des seuls cercles militaires, il s’engage sous les drapeaux en 1973. Il fait ses classes à l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro entre 1976 et 1978, choisit l’armée de l’air, et parfait sa formation à l’étranger, de l’URSS, où il apprend à piloter les hélicoptères, à la France, où il passe un brevet de l’École de guerre.
Un « homme intègre »
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