Moyen-Orient : sombre avenir

Publié le 15 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

A quoi ressemblera le Moyen-Orient de demain ? Les États-Unis continueront d’y exercer plus d’influence qu’aucune autre puissance étrangère, mais une influence réduite par rapport à ce qu’elle a été. Washington sera de plus en plus en compétition avec d’autres intervenants, notamment l’Union européenne, la Chine et la Russie. Mais la contestation la plus active sera le fait d’États de la région et d’organisations radicalisées.

L’Iran est en passe de devenir l’un des deux plus puissants États du Moyen-Orient. Il se comporte comme une puissance impérialiste classique, qui ambitionne de remodeler la région à son image et dispose du potentiel nécessaire pour réaliser ses objectifs. Israël sera l’autre puissance locale, mais dans une position affaiblie par rapport à la situation d’avant la crise libanaise de cet été. Aucun processus de paix viable n’est envisageable dans un avenir prévisible. Le gouvernement israélien est trop faible, le concept du désengagement unilatéral est discrédité, il n’y a pas de partenaire palestinien prêt au compromis et capable de l’imposer ; quant aux États-Unis, ils se sont laissé largement déposséder de leur statut d’honnête intercesseur.

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Au mieux, l’Irak restera en état d’ébullition dans les années à venir, avec un gouvernement central affaibli, une société divisée et des violences sectaires. Au pire, il s’effondrera dans les déchirements d’une guerre civile généralisée qui suscitera l’intervention de ses voisins. Le prix du pétrole restera élevé, et l’Arabie saoudite et l’Iran en tireront un avantage plus que proportionnel. Les institutions régionales demeureront impuissantes.

Les milices, à la fois cause et conséquence de la faiblesse des États, se multiplieront partout dans la région où une défaillance de l’autorité et du pouvoir de l’État sera avérée ou perçue comme telle. Le terrorisme gagnera en sophistication. Les tensions entre sunnites et chiites deviendront plus aiguës. L’islam remplira le vide politique et intellectuel du monde arabe et tiendra lieu de fondement politique à une majorité des habitants de la région.
Il y a là de quoi nourrir l’inquiétude, mais sans pour autant justifier le fatalisme. Il reste une différence fondamentale entre un Moyen-Orient sans accords de paix formalisés et un Moyen-Orient devenu le champ clos du terrorisme, des conflits entre États et de la guerre civile. De même entre un Moyen-Orient où un Iran puissant aurait sa place et un Moyen-Orient passé sous domination iranienne.

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