Les hommes du président et ceux qui l’ont quitté

Publié le 15 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Pour composer son équipe, Ravalomanana a largement puisé dans l’état-major de Tiko. Ainsi, Guy Rajemison a été secrétaire général du groupe de 1996 à 1999. Le vice-président de l’Assemblée et président du TIM, Solofo Razoarimihaja, le maire de la capitale, Patrick Ramiaramanana, et le ministre de l’Enseignement supérieur, Hajanirina Razafinzatovo, ont aussi travaillé pour Tiko. Idem pour les ambassadeurs malgaches aux États-Unis et en Afrique du Sud, ou encore pour Heriniaina Razafimahefa, président du conseil d’administration d’Air Madagascar et directeur de la société de BTP Alma. « Le président a besoin de travailler avec des gens en qui il peut avoir confiance, explique l’un de ses proches. C’est pourquoi il sollicite ceux avec lesquels il a déjà collaboré. » Mais, parmi les hommes qui comptent, tous n’ont pas forcément fait leurs classes dans les produits laitiers. C’est notamment le cas de Benjamin Radavidson, ministre de l’Économie et des Finances venu de la Banque mondiale, ou encore de Henri Roger Ranaivoson, chief of staff du président de la République. Ex-enseignant à l’Université d’Ottawa, il est titulaire d’un PhD d’administration publique.
Autre vivier dans lequel le boss puise abondamment : celui de l’armée, particulièrement bien loti. Nommé le 14 mai 2002 à la tête de la diplomatie, le général Marcel Ranjeva n’est pas un inconnu, loin de là. Issu d’une famille prestigieuse, le général de corps d’armée n’est autre que l’arrière-petit-fils de Razanakombana Ranjeva, ministre des Affaires étrangères de Ranavalona III, dernière reine du pays, destituée par Gallieni en 1895 et morte en exil à Alger. Un détail symbolique, certes, mais qui n’a pas dû laisser indifférent le nouveau président. En tant qu’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, ce saint-cyrien diplômé de l’École de guerre totalise quarante années au service de la République. Pour avoir occupé le poste de ministre de la Défense sous la présidence d’Albert Zafy, puis de Norbert Ratsirahonana et, enfin, de Didier Ratsiraka, il connaît parfaitement les rouages de l’État. Et son ralliement au panache vert et bleu de Ravalomanana a sans doute contribué à crédibiliser un peu plus le nouveau régime.
Outre le général Marcel Ranjeva, qui a hérité des Affaires étrangères, le général de corps d’armée Charles Rabemananjara occupe la fonction de ministre de l’Intérieur, le général Lucien Victor Razakanirina est secrétaire d’État à la Sécurité publique, le général Petera Behajaina est ministre de la Défense, et le général Ramarozatovo dirige le Bureau indépendant anticorruption (Bianco). Mais les fonctions gouvernementales des officiers supérieurs ne se limitent pas au domaine sécuritaire puisque c’est également un général, Charles Rabotoarison, qui détient le portefeuille de l’Environnement.
Pour le choix de ses conseillers, Ravalomanana s’est montré plus éclectique. Plusieurs d’entre eux ont été recrutés à l’étranger puisque son équipe compte des experts de nationalité allemande ou norvégienne. L’un d’entre eux est même originaire de Singapour. Les « nationaux » y sont presque minoritaires, au grand dam de l’opinion publique qui ne comprend pas pourquoi le chef recrute surtout des vazahas (« étrangers »). Il est vrai que plusieurs de ses conseillers malgaches, dont l’ancien Premier ministre Norbert Ratsirahonana ou Manandafy Rakotonirina, ont préféré prendre leurs distances en quittant la mouvance présidentielle pour l’opposition.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires