Jean-Charles Lefebvre laisse l’Afrique orpheline

Publié le 15 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Jean-Charles Lefebvre, patron de l’entreprise EJL qui porte son nom, est décédé le 3 janvier à l’âge de 94 ans. Sa société de génie civil et de travaux publics et routiers ainsi que le fameux slogan qui figurait sur tous ses chantiers, ses grues, ses bulldozers et ses camions, « Jean Lefebvre travaille pour vous », étaient connus en France et dans bien des pays du monde. Fondée par son père au lendemain de la Première Guerre mondiale, EJL, dont il a pris personnellement la direction en 1940, est aujourd’hui intégrée au groupe Vinci.
Jean Lefebvre lui-même était bien connu en Afrique, où sa société a réalisé de très nombreux travaux et où il a beaucoup voyagé avant que l’âge ne l’en empêche. Il y comptait beaucoup d’amis. Il était consul honoraire de Côte d’Ivoire et grand officier de l’Ordre national de ce pays, mais aussi commandeur de l’ordre national du Lion du Sénégal, pays où son directeur général local, Bara Tall, est en prison depuis près d’un mois dans le cadre de l’affaire – qui a des côtés très politiques – des Chantiers de Thiès.
Jean Lefebvre en personne et son entreprise ont joué un rôle particulièrement important en Guinée, où sa société, installée peu après l’indépendance (elle y a succédé à l’entreprise Dumez), a réalisé de nombreux chantiers routiers à travers le pays, et effectué des travaux de génie civil, en particulier à Conakry et dans le port de la capitale, en liaison avec les Grands Travaux de Marseille, société qui a construit ce port et avec laquelle elle est liée. EJL était, avec la compagnie d’aviation UTA (Union des transports aériens), l’aluminier Pechiney et la société de télécommunications France-Câbles et Radio, l’une des quatre entreprises françaises qui n’ont cessé, même aux temps les plus difficiles des relations entre Conakry et Paris, d’y être présentes.
Il avait avec Sékou Touré des rapports personnels très confiants et amicaux. Je puis témoigner de la satisfaction avec laquelle il avait accueilli en 1975 la normalisation entre la France et la Guinée. Il était au premier rang, avec son épouse, lors de la visite en Guinée du président Giscard d’Estaing en 1978. Il avait également accepté en 1980 d’héberger au siège de sa société l’Association d’amitié France-Guinée qui venait d’être créée. En Guinée comme ailleurs, le souvenir de cet homme souriant, bienveillant et efficace ne sera pas oublié.

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