Irrigation au Cameroun : 200 millions de dollars de la Banque mondiale pour suivre l’exemple sénégalais

La Banque mondiale a accordé deux prêts à Yaoundé, d’un montant total de 325 millions de dollars, pour relancer les projets d’irrigation dans le nord du pays et réduire les inégalités dans l’accès à l’enseignement secondaire.

Barrage hydroélectrique de Lagdo, au Cameroun. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Barrage hydroélectrique de Lagdo, au Cameroun. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

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Publié le 29 septembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Construit dans les années 1980, le barrage de Lagdo (72 MW), dans la vallée de la Bénoué (nord du Cameroun), visait à produire de l’énergie et à favoriser l’irrigation. Mais ce second objectif est loin d’avoir été atteint : seuls 1 000 hectares – essentiellement de riz – en ont bénéficié, sur un potentiel de 10 000 hectares.

L’enjeu est de taille, alors que 56 % des Camerounais les plus pauvres, dont une majorité vit de l’agriculture, habitent les régions septentrionales du Nord et de l’Extrême-Nord.

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C’est pour donner un second souffle au projet de valorisation des investissements dans la vallée de la Bénoué (Viva Bénoué), porté par la Mission d’études pour l’aménagement et le développement de la province du Nord (Meaden), que la Banque mondiale a approuvé le 10 septembre un prêt sur sept ans de 200 millions de dollars au pays.

Ce financement, débloqué par l’Association internationale de développement (IDA), le guichet de la Banque mondiale destiné aux pays les plus pauvres, exige une contrepartie camerounaise de 61 millions de dollars.

Réussir la gouvernance en irrigation

Outre le soutien à la production agricole et à l’agro-industrie, le projet permettra de construire et de réhabiliter des infrastructures d’irrigation et de drainage, de mettre sur pied un système d’alerte précoce en cas d’inondations, ainsi qu’un système d’appui aux associations d’usagers de l’eau d’irrigation.

« L’objectif ultime est de réussir la gouvernance en irrigation », explique à Jeune Afrique un représentant de la Banque mondiale, qui cite en exemple la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (Saed).

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L’agriculture demeure l’épine dorsale de l’économie camerounaise. Elle emploie 70 % de sa main-d’œuvre, tout en représentant 42 % de son PIB et 30 % de ses recettes d’exportation.

Inégalités régionales et inégalités de genre à l’école

L’institution de Bretton Woods a également accordé 125 millions de dollars au Cameroun en juillet afin de « renforcer l’accès équitable à un enseignement secondaire général de qualité et à des programmes de formation adaptés aux besoins du marché du travail ». Le programme prévu pour cinq ans ambitionne de réduire certaines inégalités régionales et inégalités de genre.

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En effet, l’Extrême-Nord, où vivent 15 % des jeunes de 15 à 35 ans, ne dispose que de 4 % de l’offre de formation professionnelle, et le coût d’accès élevé à ces cursus dissuade les plus pauvres de s’y inscrire. À cela s’ajoute la sous-représentation des filles dans les programmes de formation.

Seuls 56 % des jeunes Camerounais, dont 44% de filles, ont accès au premier cycle de l’enseignement secondaire général, du fait de l’abandon massif des enfants les plus pauvres et des ruraux.

La principale innovation sera la création d’un fonds de développement des compétences, ouvert aux institutions de formation qui pourront recevoir un appui gouvernemental si leur projet est retenu. Les critères de sélection seront l’innovation, la pertinence des formations et le lien avec le marché de l’emploi.

Le montant global des engagements de la Banque mondiale au Cameroun s’élevait à près de 1,2 milliard de dollars en fin 2019.

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