Le paiement mobile au Maroc est-il dans l’impasse ?

Faute d’adhésion des commerçants, les solutions de paiement mobile n’ont toujours pas décollé au Maroc, deux ans après leur lancement officiel.

Un employé Orange manipule l’application Orange Money dans une boutique de Casablanca. © David Rodrigues pour Jeune Afrique

Un employé Orange manipule l’application Orange Money dans une boutique de Casablanca. © David Rodrigues pour Jeune Afrique

Publié le 29 septembre 2020 Lecture : 3 minutes.

« Nous avons perdu trop de temps ! ». C’est le dur constat livré récemment par le Wali de Bank Al Maghrib concernant le retard accumulé dans le déploiement des solutions de paiement mobile dans le royaume. Abdellatif Jouahri a exprimé son agacement lors de son dernier point de presse trimestriel, le 22 septembre, devant l’absence de « mesures incitatives fortes » pour les commerçants, notamment en matière fiscale.

Outre son rôle dans l’inclusion financière, le wali de la banque centrale compte en effet sur le mobile money pour réduire l’utilisation du cash, dont la gestion coûte 7 milliards de dirhams à l’économie marocaine chaque année, selon les statistiques de Bank Al Maghrib.

Des clients potentiels mais peu de terminaux

Deux années après son lancement officiel et l’octroi des agréments aux entreprises, le paiement mobile, n’a en effet pas rencontré l’ascension fulgurante sur laquelle comptaient les opérateurs, qui avançaient des objectifs de 6 millions de clients et d’1,3 milliard de transactions par an à l’horizon 2024.

En effet, même si le nombre de porte-monnaie électroniques, ou wallets, a dépassé 1,5 million à ce jour, les protagonistes du secteur s’inquiètent. « Le nombre de wallets enregistré jusqu’à présent est certes encourageant, mais cela pose le risque que ces personnes s’impatientent et finissent par renoncer à utiliser cette solution faute de trouver des commerçants équipés de terminaux dédiés », craint ainsi Hazim Sebbata, directeur général de Cash Plus, l’un des acteurs majeurs du secteur.

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