Alzheimer : enfin l’espoir

Publié le 15 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Il n’y avait jusqu’ici guère d’espoir de guérir les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, ou même d’améliorer leur état – des pertes de mémoire aux troubles psychiques (cf. Jeune Afrique n° 2394 du 26 novembre 2006). Mais « pour la première fois, écrit l’hebdomadaire américain BusinessWeek dans son numéro daté du 8 janvier, les chercheurs commencent à chuchoter le mot « remède ». » C’est un événement considérable.

On compte aujourd’hui aux États-Unis 4,5 millions de patients atteints par cette maladie (860 000 en France). Les soins qui leur sont apportés coûtent plus de 100 milliards de dollars par an. Si rien n’est fait, ils seront 9 millions en 2020 et 15 millions en 2050. La facture sera alors de 1 000 milliards de dollars. « La maladie d’Alzheimer, écrit BusinessWeek, est la seule cause importante de décès pour laquelle les chiffres s’aggravent. C’est la rançon du succès de l’allongement de la vie. Il existe de plus en plus de traitements pour les maladies les plus meurtrières, comme les maladies cardio-vasculaires et le cancer : la proportion des victimes de l’Alzheimer ne peut dès lors que s’accroître. Le comté de Los Angeles indiquait récemment que le pourcentage des décès liés aux maladies cardio-vasculaires avait diminué de 29 % entre 1998 et 2003, et celui des cancers du poumon de 19 %, mais que le pourcentage de décès causés par la maladie d’Alzheimer avait bondi de 220 %. »

la suite après cette publicité

Plus d’une soixantaine de médicaments font actuellement l’objet d’essais cliniques : entre 30 et 50 sont déjà en phase 2 et 8 ou 9 en phase 3. C’est dire qu’on a vérifié leur tolérance (phase 1), qu’on module leur efficacité (phase 2) et qu’on en est à mesurer leur pouvoir protecteur (phase 3). Ainsi, pour l’Alzhemed de Neurochem, on aura au printemps les résultats de la dernière étape des tests de phase 3, et cet été seront disponibles ceux du Flurizan de Myriad Genetics. Dans les trois ans, leur dossier pourrait être soumis à la Federal Drug Administration pour la mise sur le marché. D’ores et déjà, chez la plupart des malades soumis aux tests, l’évolution de la maladie semble arrêtée. La totalité des patients sur lesquels est essayé l’Alzhemed ne demande qu’à continuer.

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par deux types de lésions : les plaques d’amyloïde et les dégénérescences neurofibrillaires. Il y a normalement dans le cerveau des fragments de cette protéine formés de 38 à 40 molécules. Mais certains comptent deux molécules de plus. Ce sont ces molécules qui, en se repliant et en s’entremêlant, forment des plaques qui elles-mêmes bloquent l’activité de certaines régions du cerveau, notamment celles impliquées dans l’apprentissage des faits nouveaux. D’où les conséquences d’abord évidentes sur la mémoire.
La plus grande partie des recherches vise ces plaques, et notamment le fragment A-bêta 42. L’Alzhemed empêche l’accumulation d’amyloïde, donc la formation de plaques. Le Flurizan, pour sa part, bloque la production d’amyloïde elle-même. Il aura fallu une bonne dizaine d’années de recherche et des millions de dollars depuis qu’a été découverte, en 1984-1985, la composition chimique des plaques d’amyloïde. Il faudra quelques années encore pour que les remèdes soient disponibles sur le marché. Mais ils semblent être à portée de main.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires