Triste record

Le taux d’accidents en Afrique reste toujours le plus élevé du monde.

Publié le 16 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le dernier crash au Nigeria et ses 117 morts, le 22 octobre, viennent malheureusement confirmer les statistiques. Le nombre d’accidents d’avion en Afrique est le plus élevé au monde par rapport au nombre de passagers transportés. Avec seulement 3 % du trafic international, l’Afrique représente 30 % des victimes entre 1994 et 2003. L’année dernière, le trafic aérien a occasionné 636 pertes en vies himaines, dont 184 en Afrique. Mais derrière ces chiffres fournis par l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) se cache une situation contrastée puisque 80 % des accidents ont lieu dans seulement neuf pays. La liste est connue de tous. La République démocratique du Congo et l’Angola totalisent à eux seuls 40 % des catastrophes aériennes en Afrique. Suivis du Nigeria, du Soudan et du Kenya. « L’Afrique a fait des progrès en matière de sécurité, mais les résultats sont encore en deçà de la moyenne mondiale », ajoute Giovanni Bisignani, le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata). Principaux accusés : les appareils de l’ex-Union soviétique qui encombrent le ciel africain. « Globalement, les avions en Afrique sont entretenus par des sociétés agréées et les règles de sécurité sont respectées. Le problème se pose en revanche pour les avions en provenance de l’ancien bloc soviétique, Antonov ou Iliouchine. Il n’y a plus de pièces de rechange, la maintenance est très mal assurée et les réglementations sont bafouées », précise un spécialiste des questions de sécurité aérienne.
Face à cette situation, les instances internationales ont décidé de mener des missions conjointes dans les pays incriminés. Objectif : sensibiliser les personnels et trouver des solutions. Suivant l’exemple du Nigeria et de l’Angola, l’interdiction des importations d’avions d’ancienne génération âgés de plus de 20 ans devrait être étendue, afin d’assainir la flotte. L’Afraa plaide aussi pour une plus grande autonomie des différentes autorités aéronautiques nationales. Cela contribuerait à « améliorer la qualité et la sécurité du transport aérien », affirme l’organisation. Une plus grande rigueur lors de la délivrance des licences d’exploitation, un contrôle plus approfondi lors des audits de sécurité, un renforcement des exigences sur la maintenance, une modernisation des installations au sol et une formation accrue des équipages sont les principaux axes de travail. A défaut, le ciel africain risque fort de rester ce qu’il est. Incertain.

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