Normalisation avec Israël : le timide « non » tunisien
Fervent soutien de la cause palestinienne, le président Kaïs Saïed se montre plus prudent depuis que plusieurs États arabes ont franchi le Rubicon de la normalisation avec Israël.
Alors que la mairie de Tel-Aviv s’illumine aux couleurs des Émirats arabes unis, le 13 août, pour célébrer la signature d’un « accord de paix » sans précédent, dans de nombreux pays arabes, la nouvelle agite. En Tunisie, l’opinion publique s’indigne et au fil des jours, la normalisation avec Israël est dénoncée par différents partis politiques et enfin, à la mi-août, à l’Assemblée des représentants du peuple.
Celle-ci considère cette annonce comme « une violation des droits du peuple palestinien ». Associations et organisations syndicales s’animent également, et un mois plus tard, l’UGTT, syndicat tunisien historique majeur, remet même sur le tapis l’idée d’une loi criminalisant l’établissement des relations avec l’État hébreu. En 2012 déjà, un projet d’article dans le même sens avait été rejeté en majorité par les députés chargés de créer une nouvelle Constitution tunisienne.
Mutisme
Face à ces remous, la réaction du président Kaïs Saïed se fait attendre. L’homme est pourtant un fervent défenseur de la cause palestinienne, il en a fait un point central lors de sa campagne électorale de 2019, mais aussi un sujet assez récurrent dans ses discours en moins d’un an de quinquennat. Dans les jours qui suivent l’annonce du 13 août, lui et le ministère des Affaires étrangères font preuve d’un mutisme qui leur vaut d’être critiqués. Jusqu’au 19 août, avec une déclaration qui reste toutefois vague et prudente.
Nous n’intervenons pas dans les choix des autres pays. Ce sont leurs propres affaires devant leurs peuples
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