Télécoms : les opérateurs burkinabè de nouveau sanctionnés
L’Arcep, le régulateur des télécoms burkinabé, a infligé de nouvelles amendes aux opérateurs télécoms Onatel, Telecel et Airtel pour manquements au cahier de charges en ce qui concerne la qualité des communications et la couverture réseau. La prochaine vague de sanctions pourrait inclure la suspension, voire le retrait des licences.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’Arcep inflige des sanctions aux opérateurs, a plaidé Mathurin Bako devant la presse burkinabè le 23 avril dernier. Ceci est l’application pure et simple des dispositions de la loi. » Il n’est pas sûr cependant que le plaidoyer du patron de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso, fera passer la pilule. Par une décision du 11 avril, le Conseil de régulation a de nouveau sanctionné les opérateurs de téléphonie mobile du Burkina Faso pour manquement au cahier de charges. En cause : la mauvaise qualité des communications et un taux de couverture insuffisant en zones urbaines comme rurales.
Les trois opérateurs doivent ainsi verser près de six milliards de francs CFA (environ 9 millions d’euros) au Trésor public. Airtel, leader du secteur avec 38% de parts de marché, s’est vu infliger une amende de 2,49 milliards de F CFA, tandis qu’Onatel, l’opérateur historique, deuxième avec 37% de parts de marché, écopait d’une amende de 2 milliards de F CFA. Troisième du classement avec 22% du marché, Telecel devra pour sa part débourser 1,3 milliard.
Lire aussi :
Burkina Faso : Une nouvelle taxe sur les opérateurs télécoms
Burkina Faso : l’or n’est pas éternel
Burkina Faso : très forte hausse du résultat net d’Onatel en 2013
Qualité de service
Ces sanctions font suite à une procédure entamée en juillet 2011, date à laquelle ces opérateurs avaient été enjoints de prendre des mesures afin « d’améliorer la qualité de service des réseaux dans un délai de trois mois », a expliqué Mathurin Bako dans son allocution. Les campagnes de mesure effectuées n’ayant pas noté d’améliorations majeures, l’Arcep avait déjà condamné ces sociétés à payer trois milliards de francs CFA en février 2012.
Après un nouveau délai demandé par les compagnies de téléphonie mobile, une nouvelle campagne de mesure organisée en novembre 2013, a permis de noter que « même si les opérateurs ont fait des efforts, ceux-ci restent en deçà de leurs cahiers des charges », a regretté Mathurin Bako.
Retrait de licence
Dans son allocution, le président de l’Arcep a tenu à rappeler à ces derniers que le temps des sanctions pécuniaires était terminé : « Les opérateurs doivent savoir que la troisième phase des sanctions – qui sont graduelles – consistera soit à : suspendre les licences pour une durée d’un mois maximum ; réduire la durée des licences pour un an maximum ; procéder au non renouvellement des licences ; retirer les licences purement et simplement ». À bon entendeur….
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?