Les TIC au secours de l’Afrique
Selon Jacques Bonjawo, seules les technologies de l’information et de la communication sortiront le continent de la pauvreté.
« Mon propos ne vise pas tant à pleurnicher sur le sort de l’Afrique qu’à offrir des solutions pour sortir de ce marasme. » Dans son dernier ouvrage, L’Afrique au XXIe siècle, l’Afrique de nos volontés, l’informaticien américain d’origine camerounaise Jacques Bonjawo poursuit l’objectif qu’il s’était fixé il y a trois ans avec la publication de son premier essai, Internet, une chance pour l’Afrique : se lancer dans la bataille du développement du continent.
Pour cet ingénieur employé par Microsoft, les moyens habituellement prônés ne suffiront pas à sortir le continent de la misère. L’aide publique au développement (APD) ? Si elle peut « constituer un véritable outil politique […] pour encourager et renforcer un régime qui va dans la bonne direction », elle sert avant tout, aujourd’hui, « les intérêts des pays donateurs, et sans doute ceux des dirigeants des pays bénéficiaires au détriment des populations ». Le commerce international ? « Près de 350 milliards de dollars sont consacrés chaque année aux subventions agricoles dans les pays riches », faussant ainsi la concurrence avec les Africains…
En revanche, remarque Jacques Bonjawo, les technologies de l’information et de la communication (TIC) – sous réserve d’une extension nationale et régionale des réseaux, d’un équipement en matériel performant des institutions, d’une formation adéquate des populations et d’une réforme des marchés des télécommunications (privatisation, libéralisation, réglementation) – représentent l’« opportunité » d’un développement durable pour l’Afrique. « Sur le plan économique, avance-t-il, les TIC contribuent à créer des circuits locaux de commercialisation plus transparents. Le second cercle vertueux est d’ordre sociopolitique. L’Internet peut constituer un outil de soutien aux programmes de santé, d’éducation, pour une meilleure communication entre pouvoir central et autorités locales, pour une meilleure gouvernance. »
Exposant les bienfaits que les économies africaines pourraient retirer du commerce électronique en matière de réduction des coûts et d’efficacité des transactions, l’auteur insiste aussi et surtout sur les bénéfices que pourraient retirer les gouvernements du recours aux biotechnologies. Dans le domaine agricole d’une part, via l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) : sans occulter les inquiétudes qu’ils soulèvent, Bonjawo souligne que leur utilisation permettrait d’assurer la sécurité alimentaire d’un continent qui compte encore 70 % de ruraux. Dans le secteur médical d’autre part, grâce à la génétique, qui ouvre « la voie à la mise au point de nouveaux médicaments et à l’amélioration des médicaments et des traitements existants ». Un atout non négligeable pour les 4 millions à 5 millions de personnes qui meurent chaque année du sida, du paludisme ou de la tuberculose en Afrique…
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