Le défi du portable à 20 dollars
La barre des 2 milliards de téléphones portables en service dans le monde est atteinte, ou en voie de l’être. Pour les principaux acteurs de cette industrie, ce moment symbolique est aussi celui de la remise en question. Le marché des pays riches est saturé, ou en voie de l’être. Les nouveaux modèles deviennent plus sophistiqués et plus chers, mais ils se vendront en moins grand nombre : il s’agit uniquement de séduire les utilisateurs déjà équipés. Problème crucial pour le numéro un mondial, Nokia, qui produit quelque 20 millions d’unités par mois. Le constructeur finlandais, comme plusieurs de ses confrères, s’intéresse donc de près aux pays émergents. Aux premiers rangs desquels figurent la Chine, l’Inde, les pays latino-américains et africains… Pas moins d’un milliard de personnes à équiper d’ici à 2010, estime le cabinet américain d’études de marchés Pyramid Research.
Mais la conquête de ces nouveaux clients suppose de se mettre à leur portée. Voilà pourquoi les principaux constructeurs de mobiles travaillent sur un équipement dont le prix public ne dépassera pas 20 dollars, soit cinq fois moins qu’aujourd’hui : au troisième trimestre de cette année, le prix moyen d’un modèle Nokia était de 102 dollars, en baisse de 6 dollars en trois mois. Parti en tête dans cette course, l’américain Motorola présentait un téléphone à moins de 40 dollars en février, puis un autre à 30 dollars en septembre. Reste à baisser encore de 10 dollars. T & A Mobile Phones, né du rapprochement entre le français Alcatel et le chinois TCL, est également sur les rangs. Les autres constructeurs pourraient ne pas leur emboîter le pas, faute de volumes suffisants : à moins de 50 millions d’unités par an, ce qui est leur cas, l’affaire n’est pas rentable.
La production à grande échelle permet certes de réduire les coûts, mais cela ne suffit pas pour descendre jusqu’au prix-plancher de 20 dollars. C’est dès sa conception que l’appareil doit viser les plus petits coûts de production. Pas question, pour autant, de proposer un sous-produit et de transiger sur la qualité : les clients ne suivraient pas. Les fabricants ont cependant fait des économies sur un certain nombre d’options sophistiquées dont, en premier lieu, l’écran : monochrome, il ne coûte que 3 dollars. Autres modules abandonnés, l’appareil photo, la mémoire supplémentaire ou encore la liaison Bluetooth. Tout cela diminue la quantité de composants électroniques nécessaires et, donc, le prix. Au bout du compte, en rognant à toutes les étapes, l’objectif devrait être atteint dans le courant de l’année prochaine. Dès 2010, le marché du portable à prix réduit devrait représenter 150 millions d’appareils par an. L’Afrique compterait alors 100 millions d’abonnés supplémentaires.
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