Centrafrique – Mahamat Kamoun : « Il ne faut pas avoir peur de repousser la présidentielle »

Candidat à la présidentielle centrafricaine du 27 décembre, Mahamat Kamoun estime pourtant que les conditions ne sont pas réunies pour organiser le scrutin. Délais intenables, risques de fraude, insécurité… L’ex-Premier ministre s’explique face à Jeune Afrique.

Mahamat Kamoun, candidat à la présidentielle du parti Be Afrika ti é Kwè © Camille LAFFONT / AFP

Mahamat Kamoun, candidat à la présidentielle du parti Be Afrika ti é Kwè © Camille LAFFONT / AFP

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 6 octobre 2020 Lecture : 5 minutes.

Investi candidat pour la prochaine élection présidentielle par son parti, le Be Afrika ti é Kwè (« Centrafrique pour nous tous »), le 27 septembre dernier, Mahamat Kamoun a rejoint, à 58 ans, les rangs des postulants au fauteuil convoité de chef de l’État.

À l’instar de François Bozizé, d’Anicet-Georges Dologuélé ou de l’actuel président, Faustin-Archange Touadéra, l’ancien Premier ministre de la transition de Catherine Samba-Panza participera au premier tour du scrutin pour la magistrature suprême. Mais celui-ci aura-t-il lieu comme prévu le 27 décembre ? L’intéressé, né à Ndélé, dans l’extrême-nord de la Centrafrique, en doute.

Problèmes d’organisation, risques de fraude, soupçons d’ingérence russe… L’ancien directeur du Trésor public de François Bozizé et ex-collaborateur du tombeur de ce dernier, Michel Djotodia, détaille les menaces qui pèsent sur le scrutin. Et dévoile la stratégie de l’opposition.

Jeune Afrique : L’Autorité nationale des élections (ANE) a obtenu de l’Assemblée nationale un nouveau délai d’un mois pour achever l’enrôlement des électeurs. Ces derniers doivent être convoqués au plus tard le 27 octobre. Est-ce une bonne chose ?

Mahamat Kamoun : Je ne crois pas. Ce délai est toujours aussi irréaliste, vu l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir. La modification de la loi électorale relève de la pure acrobatie. Elle ne résout pas le problème. L’ANE a disposé de près de cinq ans pour préparer les élections. Nous-mêmes, dans l’opposition, tirons la sonnette d’alarme depuis un an. Comment croire qu’un seul mois puisse régler les choses ?

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