OMC : l’Afrique toujours en course avec Ngozi Okonjo-Iweala
L’ex-ministre des Finances nigériane fait partie des deux finalistes, avec la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, en lice pour prendre la direction de l’Organisation mondiale du commerce. En revanche, fin de partie pour l’autre candidate africaine, la Kényane Amina Mohamed.
Le prochain directeur général de l’Organisation mondiale du commerce sera une femme. L’organisation a dévoilé, le 8 octobre, un peu après midi à Genève, le nom des deux candidates toujours en lice pour succéder au Brésilien Roberto Azevêdo, qui a quitté ses fonctions le 31 août.
Le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, n’a eu qu’à confirmer la rumeur qui enflait depuis la veille au soir, en indiquant que les chefs de délégation des différents pays membres avaient retenu les candidatures de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala et de la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee.
L’Afrique, une si longue attente
Prévue dans un premier temps le 7 octobre, l’annonce des résultats a été repoussée de vingt-quatre heures, « faute de consensus », selon un témoin, ce qui n’a pas empêché le nom des deux finalistes de fuiter dans la presse anglo-saxonne dès le milieu de la nuit.
L’ex-numéro deux de la Banque mondiale semble disposer des soutiens nécessaires pour s’imposer
Les deux femmes faisaient figure de favorites depuis que l’Union européenne (UE) et ses 27 pays membres avaient officiellement annoncé soutenir leurs candidatures le 2 octobre. Un coup sévère pour Amina Mohamed, qui semblait jusqu’alors bénéficier des faveurs de Bruxelles. La ministre kényane apparaît aujourd’hui comme la principale perdante de ce deuxième tour.
L’Afrique, seul continent à n’avoir encore jamais dirigé l’OMC, conserve néanmoins toutes ses chances, dans la foulée de celles, bien réelles, de l’ancienne ministre des Finances, puis des Affaires étrangères du Nigeria.
Intense dernière ligne droite
À 66 ans, celle qui a également été la numéro deux de la Banque mondiale semble disposer des soutiens nécessaires pour pouvoir s’imposer dans la dernière ligne droite, sa nationalité américaine, acquise en 2019, ne semblant pas poser de problème particulier – notamment à la Chine – selon de nombreux observateurs.
La décision finale est annoncée au plus tard pour le 7 novembre
Pékin pourrait de toute façon lui préférer Yoo Myung-hee. À 53 ans, la Sud-Coréenne est la première femme à avoir dirigé le ministère du Commerce dans son pays. Durant son mandat, elle a mené les négociations pour la mise en place d’un accord de libre-échange avec la Chine dans les années 1990, avant d’être en poste à l’ambassade sud-coréenne à Pékin.
Il reste maintenant aux deux candidates quelques semaines pour conquérir les ultimes voix qui peuvent encore faire la différence à l’heure du dernier choix. Annoncée au plus tard pour le 7 novembre, la décision finale pourrait être prise « avant », a déclaré Keith Rockwell, qui s’est empressé de contester tout lien avec les élections américaines censées se terminer à la même période.
Impossible donc, en l’état actuel des choses, de savoir quand la prochaine directrice générale sera investie dans ses fonctions. Mais quelle que soit celle qui sera choisie, il n’en demeure pas moins que c’est bien une femme qui prendra la tête de l’OMC, une première depuis la création de l’institution internationale en 1995.
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