Sommet de Goma : de grandes ambitions, mais le chantier reste entier

Repoussé à plusieurs reprises, le sommet de Goma sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC a finalement pu se tenir virtuellement le 7 octobre, mais sans parvenir à entériner de mesures concrètes. Et en l’absence du Burundi.

Le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi a présidé le mini-sommet quadripartite qui s’est tenu par visioconférence entre la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et l’Angola, le 7 octobre 2020. © PRESIDENCE RDC

Le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi a présidé le mini-sommet quadripartite qui s’est tenu par visioconférence entre la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et l’Angola, le 7 octobre 2020. © PRESIDENCE RDC

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Publié le 8 octobre 2020 Lecture : 3 minutes.

Voulu par Félix Tshisekedi qui, depuis le début de son mandat, a manifesté son ambition d’impliquer ses voisins dans la résolution du problème de l’insécurité dans l’est de la RDC, le sommet de Goma a finalement réuni, le 7 octobre, les présidents angolais, João Lourenço, rwandais, Paul Kagame, et ougandais, Yoweri Museveni.

La dernière réunion entre les quatre dirigeants datait du 2 février dernier et avait notamment été destinée à faire le point sur la médiation angolo-congolaise entre le Rwanda et l’Ouganda.

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Grandes ambitions

João Lourenço, le président de l’Angola. © PRESIDENCE RDC

João Lourenço, le président de l’Angola. © PRESIDENCE RDC

L’ambition affichée cette fois-ci n’est pas des moindres, si l’on en croit la ministre congolaise des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza. En conclusion de la rencontre, elle a assuré que les chefs d’État avaient « réaffirmé leur volonté de conjuguer leurs efforts [pour] éradiquer les forces négatives et les groupes armés ». Peu de propositions concrètes ont pourtant été adoptées à l’issue des discussions.

Selon plusieurs sources, Yoweri Museveni s’est peu exprimé au cours de la rencontre, tandis que João Lourenço a évoqué la possibilité que ces échanges soient inscrits dans l’accord-cadre d’Addis-Abeba.

Paul Kagame a, pour sa part, proposé que soit mise en place une structure dévolue à la mise en œuvre des futures résolutions prises lors de ces discussions. Il revient désormais aux ministres des Affaires étrangères et aux experts respectifs des pays de s’entendre sur les modalités de celle-ci.

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Pas de dégel…

En visioconférence, le président rwandais Paul Kagame. Mini-sommet quadripartite RDC-Rwanda-Ouganda-Angola, 7 octobre 2020. © PRESIDENCE RDC

En visioconférence, le président rwandais Paul Kagame. Mini-sommet quadripartite RDC-Rwanda-Ouganda-Angola, 7 octobre 2020. © PRESIDENCE RDC

Le sommet a néanmoins été marqué par l’absence du Burundi, qui avait été convié à ce qui aurait dû marquer son retour sur la scène diplomatique régionale, après cinq années d’absence.

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Évoquant des problèmes d’agenda, les autorités burundaises ont donc décliné l’invitation, tout en rappelant qu’elles auraient préféré rétablir au préalable un cadre de discussion bilatéral avec leurs homologues congolaises (c’est pour cette raison qu’avant de se rendre à Goma, la cheffe de la diplomatie congolaise s’est rendue à Bujumbura afin de rencontrer le nouveau président, Évariste Ndayishimiye).

L’absence du Burundi n’a donc pas permis de relancer l’hypothèse d’un dégel avec le Rwanda. Les deux voisins sont à couteaux tirés depuis le putsch manqué de 2015.

Les autorités burundaises se sont toujours montrées très claires sur le sujet, affirmant à plusieurs reprises au cours des dernières années que le Rwanda apportait un soutien aux putschistes. Bujumbura soupçonne régulièrement Kigali d’héberger sur son sol des mouvements rebelles qui lui sont hostiles et de recruter parmi les réfugiés burundais présents sur son territoire.

… Mais de premiers contacts

Un début d’apaisement avait un temps semblé à l’ordre du jour. Des premiers contacts avaient été pris entre les services de renseignements militaires des deux pays dès le courant du mois de juin, quelques jours après le décès inattendu de Pierre Nkurunziza.

Ces échanges, censés évaluer la possibilité d’une amélioration du climat diplomatique entre les deux voisins, n’ont pour l’instant rien donné, même si une première rencontre a eu lieu, le 26 août, entre Vincent Nyakarundi, chef du renseignement militaire rwandais, et le colonel Ernest Musaba, son homologue burundais.

« [Les Burundais] ont posé plusieurs conditions pour que le dialogue reprenne », expliquait Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères, dans une récente interview à Jeune Afrique. Assurant que la relation pouvait « être rétablie sans conditions préalables ». « On partait de tellement loin, ça aurait déjà été une bonne chose s’ils étaient arrivés ne serait-ce qu’à se rencontrer », a simplement regretté une source diplomatique régionale.

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