A l’affiche
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Manderlay, de Lars von Trier (sorti à Paris le 9 novembre)
Reprenant le dispositif esthétique très original de son précédent film (Dogville), caractérisé notamment par l’absence totale de décor, Lars von Trier poursuit sa lecture de l’histoire moderne de l’Amérique. En abordant cette fois une question on ne peut plus délicate de façon provocante : peut-on et doit-on supprimer de force les pratiques esclavagistes dans une plantation quand les victimes mêmes de ces pratiques, pour des raisons pragmatiques, ne semblent pas le souhaiter ? Difficile de ne pas ressentir un malaise le mot est faible devant l’écran. Même si on peut heureusement voir Manderlay comme une métaphore d’une situation actuelle, celle du conflit irakien qui voit les États-Unis tenter de démontrer qu’on peut imposer la démocratie par la force.
Un rêve tchèque, de Vit Klusak et Filip Remunda (sorti à Paris le 9 novembre)
Un documentaire édifiant, réalisé par deux étudiants tchèques en cinéma qui voulaient faire apparaître tous les travers de la « société de consommation » récemment apparus dans leur pays. Ils ont donc conçu et réalisé une campagne de publicité agressive pour annoncer l’ouverture d’un gigantesque hypermarché aux prix imbattables qui n’existera jamais. Et ils ont filmé le déroulement de ce gigantesque canular et les vives réactions qu’il a suscitées. Drôle et incisif, mais avec tous les défauts d’un premier film qui, à trop vouloir démontrer, enfonce beaucoup de portes ouvertes.
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